Dans une décision historique rendue mercredi, la Cour constitutionnelle de Thaïlande a démis le Premier ministre Srettha Thavisin de ses fonctions, invoquant un grave manquement à l'éthique. L'arrêt de la Cour a été rendu de justesse par 5 voix contre 4, soulignant le manque d'intégrité de Srettha dans l'exercice de ses fonctions. Ce verdict est d'autant plus remarquable que c'est la quatrième fois en 16 ans qu'un premier ministre thaïlandais est démis de ses fonctions par la même cour.
Le tribunal a estimé que M. Srettha avait enfreint les normes éthiques en nommant un ministre ayant un casier judiciaire. Ce ministre, Pichit Chuenban, ancien avocat de la famille Shinawatra, avait purgé une peine de prison en 2008 pour outrage à magistrat dans le cadre d'une affaire de corruption non prouvée et avait démissionné de son poste en mai.
La destitution de M. Srettha après moins d'un an de mandat ouvre la voie à la sélection d'un nouveau premier ministre par le parlement, ce qui jette une ombre d'incertitude sur le paysage politique du pays. La Thaïlande a connu une grande instabilité politique pendant deux décennies, avec des coups d'État et des décisions de justice qui ont entraîné la chute de plusieurs gouvernements et organisations politiques.
Cette instabilité a constitué un défi pour le pays, en particulier lors des difficultés économiques caractérisées par la faiblesse des exportations, des dépenses de consommation, de l'endettement des ménages et de l'incapacité de plus d'un million de petites entreprises à obtenir des prêts.
L'économie thaïlandaise ne devrait croître que de 2,7 % en 2024, ce qui est plus lent que ses homologues régionaux. Le principal indice boursier du pays a également souffert, étant le marché le moins performant d'Asie cette année avec une baisse d'environ 17 %.
Le parti Pheu Thai, qui est lié à Srettha et qui a toujours été confronté à une forte opposition de la part de l'establishment conservateur et de l'armée, pourrait encore diriger la prochaine administration. La position du parti est soutenue par les commentaires d'Olarn Thinbangtieo, doyen adjoint de la faculté de sciences politiques et de droit de l'université de Burapha, qui a suggéré que la coalition restait unie malgré la décision.
Alors que la recherche d'un nouveau dirigeant commence, le prochain premier ministre doit avoir été désigné comme candidat avant les élections de 2023. Parmi les candidats potentiels figurent Paetongtarn Shinawatra, la fille de Thaksin Shinawatra âgée de 37 ans et actuelle chef du parti, qui pourrait devenir le troisième premier ministre Shinawatra. Les autres candidats sont le ministre de l'intérieur Anutin Charnvirakul, le ministre de l'énergie Pirapan Salirathavibhaga et Prawit Wongsuwan, un ancien chef de l'armée qui a déjà été impliqué dans des coups d'État.
M. Srettha s'est dit attristé par la décision de la Cour, affirmant qu'il avait exercé ses fonctions avec intégrité et honnêteté. Le vice-premier ministre Phumtham Wechayachai devrait quant à lui assumer les fonctions de premier ministre intérimaire. La décision pourrait potentiellement perturber la trêve fragile entre Thaksin Shinawatra et ses adversaires au sein de l'establishment, qui a permis le retour de Thaksin de son auto-exil en 2023 et l'ascension au pouvoir de Srettha.
Reuters a contribué à cet article.Cet article a été généré et traduit avec l'aide de l'IA et revu par un rédacteur. Pour plus d'informations, consultez nos T&C.