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La plupart des médicaments en vente libre inefficaces voire dangereux

Publié le 03/12/2015 12:27
Mis à jour le 03/12/2015 12:45
Les pharmaciens sont 'pris entre deux feux', le médical et le commercial. (Photo PHILIPPE HUGUEN. AFP)

Les pharmaciens sont 'pris entre deux feux', le médical et le commercial. (Photo PHILIPPE HUGUEN. AFP)

Les médicaments en vente libre les plus utilisés contre le rhume, le mal de gorge, la grippe ou les troubles intestinaux sont majoritairement inefficaces et dans certains cas, ils sont même dangereux, selon une étude du magazine 60 Millions de consommateurs dévoilée jeudi.

Sur 61 médicaments "passés au crible" sous le contrôle du professeur Jean-Paul Giroud, pharmacologue clinicien reconnu et Hélène Berthelot, pharmacienne, seuls 13 d'entre eux -comme le sirop Clarix toux sèche, Humex adultes toux sèche dextrométhorphane abricot, Vicks vaporub, Imodiumcaps, Gaviscon menthe, Maalox sans sucre-, sont jugés efficaces et sans risque pour le patient.

"Ils ont un rapport bénéfice/risque favorable et sont +à privilégier+", indique le magazine dans un hors-série consacré aux médicaments sans ordonnance.

En revanche, "28 sont tout simplement +à proscrire+, le rapport bénéfice/risque étant défavorable en automédication. Vingt sont classés +faute de mieux+: leur efficacité est faible ou non prouvée mais ils n’ont pas, peu ou très rarement d’effets indésirables", poursuit le journal.

"Nous sommes favorables à l'automédication, à la prise en mains de chacun de sa propre santé. Mais l'automédication suppose que l'usager soit bien informé (des contre-indications, du mode d'utilisation) et que les produits soient irréprochables", a commenté Thomas Laurenceau, rédacteur en chef lors d'une conférence de presse.

"Or au fil des ans, nous constatons de plus en plus d'effets indésirables, c'est très préoccupant", dit-il.

Plus de 2.500 médicaments sont en accès libre en pharmacie. Pourtant, les consommateurs ne sont pas ou sont mal informés des risques encourus en prenant par exemple du Néo-codion pour soigner leur toux, de l'Actifed rhume, des Strepsils lidocaïne pour atténuer leur maux de gorge ou des Contalax pour lutter contre la constipation.

Hélène Berthelot cite les cas, loin d'être isolées, d'hospitalisations pour hémorragies gastro-intestinales après l'absorption de pastilles pour la gorge.

"Les patients en avaient consommé en dose normale. Ce risque peut atteindre tout le monde. Et le pis est qu'il n'y a même pas de signe avant-coureur", a-t-elle déploré.

- pris entre deux feux -

De son côté, le professeur Giroud, auteur de plusieurs ouvrages sur les médicaments et l'automédication, relève que certains présentent 10 à 15 contre-indications.

"Certains contiennent des substances qu'on ne devrait tout simplement pas associer", car elles décuplent les risques d'accidents cardio-vasculaires et neurologiques, de somnolence.

Pour certains, les combinaisons de substances sont tout simplement une aberration, soulignent les auteurs de l'étude tel que le Néo-codion qui contient de la Codéïne, un anti-toussif et deux expectorants, soit une combinaison de substances ayant donc un effet contraire.

"L'automédication, c'est d'abord connaître ses propres symptômes. Toute personne malade devrait donc d'abord se poser la question suivante: quels symptômes ai-je vraiment? Puis elle devrait se demander si elle peut vraiment les traiter en automédication", observe-t-il.

Elle devrait être aussi mieux informée sur la maladie elle-même. Dans le cas du Rhume où les médicaments sans ordonnance sont jugées les plus dangereux, la maladie disparaît d'elle-même au bout de 7 à 10 jours.

"Les médicaments ne doivent pas être automatiques. L'automédication ne devrait se faire que sur des personnes en bonne santé. Et quand on prend des médicaments (sans ordonnance), il faut toujours limiter leur durée d'utilisation", insiste M. Giroud.

"Si on veut que l'automédication se déroule dans de bonnes conditions, il faut que les autorités de santé clarifient les choses et fassent du ménage", a par ailleurs estimé Thomas Laurenceau.

"Il faut que les médicaments proposés soient irréprochables. Pour certains, il est très probable qu'une prescription soit obligatoire, pour d'autres qu'il soient tout simplement retirés du marché", pour leur dangerosité, a-t-il conclu.

De son côté, Hélène Berthelot a reconnu la responsabilité des pharmaciens, "pris entre deux feux", le médical et le commercial. "Ils se rattrapent (en terme de chiffre d'affaires) sur l'automédication. Mais les pharmaciens peuvent aussi parfaitement sélectionner les bons produits", dit-elle.

A défaut d'attendre patiemment dix jours, le sérum physiologique pour nettoyer le nez et des inhalations à base de plantes améliorent l'état général des personnes enrhumées.

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