Le lanceur d'alerte de Deutsche Bank renonce à la prime de la SEC

Publié le 19/08/2016 11:45
Le lanceur d'alerte Eric Ben-Artzi a révélé des irrégularité chez Deutsche Bank pendant la crise financière (Photo DANIEL ROLAND. AFP)
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Le lanceur d'alerte Eric Ben-Artzi a révélé des irrégularité chez Deutsche Bank pendant la crise financière (Photo DANIEL ROLAND. AFP)

Le lanceur d'alerte qui avait révélé des irrégularités chez Deutsche Bank (DE:DBKGn) pendant la crise financière a refusé la prime offerte par le gendarme boursier américain (SEC), pour protester contre le fait que les dirigeants du groupe n'ont pas été punis.

"Je viens d'apprendre de la Securities and Exchange Commission (SEC) que je vais recevoir la moitié de la récompense des lanceurs d'alerte de 16,5 millions de dollars. Mais je refuse de prendre ma part", a indiqué Eric Ben-Artzi dans une lettre publiée dans le Financial Times vendredi.

"Les dirigeants sont partis en retraite avec des bonus de plusieurs millions de dollars basés sur la déformation du bilan de la banque. Il est donc particulièrement décevant qu'en 2015, après la longue enquête à laquelle ont contribué plusieurs lanceurs d'alerte, la SEC ait infligé une amende aux actionnaires de Deutsche Bank plutôt qu'aux dirigeants responsables", a souligné l'ancien analyste de la banque, qui demande à ce que sa part de la prime soit reversée à Deutsche Bank et à ses actionnaires qu'il considère comme "les premières victimes" de cette affaire.

La première banque allemande s'est vu infliger en mai 2015 une pénalité financière de 55 millions de dollars par la SEC pour avoir minimisé des pertes éventuelles liées à des produits financiers complexes au plus fort de la crise de 2008.

La SEC n'avait cependant pas mis en cause individuellement les dirigeants du groupe.

En 2010 et 2011, Eric Ben-Artzi avait informé en interne des irrégularités comptables de la banque, avant de se tourner vers les régulateurs américains, ce qui avait conduit à l'ouverture de l'enquête de la SEC.

Deutsche Bank, dont le nom est cité dans plus de 6.000 contentieux, a également écopé d'une amende de 2,5 milliards de dollars pour manipulations du taux interbancaire Libor aux Etats-Unis et soldé un différend avec le régulateur des services financiers de New York (DFS) et la Réserve fédérale (Fed) qui l'accusaient de violations d'embargos américains contre la Syrie et l'Iran.

La banque, en pleine restructuration, prévoit de fermer d'ici 2020 quelque 200 filiales en Allemagne et de supprimer près de 9.000 postes au niveau mondial.

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