La Fédération allemande des consommateurs réclame à Volkswagen (DE:VOWG), qui s'est rendu coupable de plusieurs tromperies sur ses moteurs, une compensation sous forme de bons d'achat pour les clients allemands touchés, comme le groupe prévoit de le faire aux Etats-Unis.
"Le groupe doit assumer ses responsabilités", a déclaré Klaus Müller, président de la fédération des associations de protection du consommateur (VZBZ), dans un entretien au journal Rheinische Post lundi. "Des bons d'achat en Allemagne seraient le minimum pour dédommager les consommateurs touchés", a-t-il ajouté.
Ses propos font écho à des informations du week-end: un site spécialisé américain a rapporté que Volkswagen voulait proposer à chaque automobiliste américain dont le moteur est équipé d'un logiciel truqueur découvert en septembre un bon d'achat de 1.250 dollars (1.160 euros).
Une partie de cette somme serait utilisable uniquement chez les concessionnaires Volkswagen, pour participer à l'achat d'une nouvelle voiture ou d'accessoires, et le reste pourrait être dépensé ailleurs, a indiqué le site "The Truth About Cars".
Volkswagen a confirmé préparer une action commerciale aux Etats-Unis et au Canada, dont les détails doivent être dévoilés la semaine prochaine. Le groupe prévoit "des mesures différentes dans chaque marché", a indiqué un porte-parole à l'AFP, et se coordonne avec les autorités compétentes.
Le géant automobile a avoué il y a quelques semaines avoir équipé les moteurs diesel de 11 millions de voitures d'un logiciel capable de fausser les résultats des tests antipollution. Le groupe va devoir rappeler toutes ces voitures pour les remettre aux normes.
La semaine dernière, le scandale a pris un nouveau tour avec l'aveu de tricheries en Europe sur le niveau des émissions de dioxyde de carbone (CO2) de 800.000 voitures. Ces véhicules émettent plus de CO2 que stipulé dans leurs spécifications techniques.
Ce nouveau volet du scandale fait l'objet d'une réunion du conseil de surveillance de Volkswagen lundi au siège de la société à Wolfsburg (nord).
A cette occasion, l'ONG Greenpeace a affiché au-dessus du portail de l'usine une bannière "Das Problem" ("le problème", en référence au slogan de Volkswagen "das Auto"), a constaté un photographe de l'AFP. Et le gigantesque logo de Volkswagen, un V et W dans un cercle bleu, tient lieu de "O" dans un "CO2" qui trône au même endroit.
Dans cette affaire de CO2, conjectures et spéculations se concentraient lundi sur le rôle de l'ex-patron de Volkswagen, Martin Winterkorn, qui a rendu son tablier mi-septembre suite aux révélations sur le logiciel truqueur. Les objectifs de performance technique et de coûts imposés directement par le patron aux développeurs de moteurs n'auraient été tenables qu'en manipulant les valeurs, selon des informations de presse.
Volkswagen pour sa part a simplement confirmé que l'affaire du CO2 avait été dévoilée par des salariés du groupe. "La question de comment on en est arrivé là fait l'objet d'une enquête", a indiqué le groupe.