PARIS (Reuters) - La France reste un pays peu attractif aux yeux des entreprises américaines qui y sont implantées, sauf pour son environnement numérique qui est plébiscité, selon une enquête publiée mercredi.
La 16e édition du baromètre annuel de la Chambre de commerce américaine en France et la société de conseil Bain & Company fait apparaître une amélioration du moral des investisseurs américains présents dans le pays, qui reste cependant à un niveau faible malgré les baisses de charges et de fiscalité mises en oeuvre par le gouvernement.
L'indicateur de recommandation de la France en tant que destination d'investissement, à savoir le solde d'opinions entre les prescripteurs et les détracteurs, remonte à -62%, douze points de mieux qu'en 2014.
Il est de -56% s'agissant de l'extension d'activités existantes, contre -72% il y a un an.
En comparaison avec d'autres destinations européennes, seulement 18% des dirigeants d'entreprises américaines en France interrogés estiment aujourd'hui que la perception de la France par leur maison mère est positive.
Ce taux avait touché un point bas de 12% en 2014 et reste bien loin de son niveau de 2011, où il était encore majoritaire (56%).
Pour autant, le moral des dirigeants d'entreprises américaines s'est légèrement amélioré : ils sont 27%, contre 19% un an plus tôt, à juger que l'évolution de l'environnement dans leur secteur économique en France sera positive sur les années à venir, et 49% (contre 39%) à penser qu'elle sera stable.
Leurs principales critiques sur la France portent sur les rigidités du marché du travail, la compétitivité-coût ou l'instabilité de l'environnement réglementaire et fiscal.
S'ils jugent favorablement les baisses de charges effectuées par le gouvernement ou la loi sur la croissance et l'activité portée par le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, ils font preuve de circonspection quand on les interroge sur l'efficacité de mesures spécifiques contenues dans le texte.
Mais ils sont quasi unanimes (85%) sur le fait de savoir si la France est un pays attractif pour une entreprise qui souhaite engager ou accélérer sa transformation numérique.
Des géants américains comme Cisco ou Microsoft (O:MSFT) ont annoncé ces derniers mois des investissements dans le tissu français des start-ups en louant les efforts du gouvernement pour promouvoir l'économie numérique.
Plus de 4.000 entreprises américaines sont présentes en France, où elles emploient plus de 440.000 salariés, les Etats-Unis restant le premier investisseur étranger dans le pays.
A la faveur notamment d'une hausse du dollar face à l'euro, plusieurs groupes français sont passés cette année sous contrôle américain, dont la division énergie d' Alstom (PA:ALSO) mais aussi la société de transport Norbert Dentressangle ou le spécialiste des équipements ferroviaires Faiveley.
(Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)