Martinez et Mailly donnent à Nantes le top départ de la rentrée syndicale

Publié le 07/09/2016 20:39
Mis à jour le 07/09/2016 21:16
Philippe Martinez de la CGT et Jean-Claude Mailly de FO, au gymnase Japy à Paris, le 6 juillet 2016 (Photo GEOFFROY VAN DER HASSELT. AFP)
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Philippe Martinez de la CGT et Jean-Claude Mailly de FO, au gymnase Japy à Paris, le 6 juillet 2016 (Photo GEOFFROY VAN DER HASSELT. AFP)

Les principaux dirigeants syndicaux hostiles à la loi Travail ont donné mercredi soir, lors d'un meeting à Nantes, le top départ de la rentrée sociale, marquant, après les manifestations du printemps, une nouvelle phase de la contestation contre cette loi promulguée le 8 août.

En début de soirée, 1.800 personnes, selon la police, et entre 2.000 et 3.000, selon les organisateurs, étaient rassemblées par une chaleur écrasante sur l'esplanade des Machines, devant les anciens ateliers des ex-chantiers navals de Nantes, fermés en 1987, en présence notamment de Jean-Claude Mailly et de Philippe Martinez, respectivement secrétaires généraux de FO et de la CGT.

"Nous avions promis au président de la République de nous retrouver après les congés (...). Nous sommes bel et bien là", a déclaré Philippe Martinez. "Un mauvais projet de loi au printemps reste une mauvaise loi à l'automne et c'est pourquoi nous demandons son abrogation". "Rien ne nous a été épargné", a-t-il poursuivi: "Les insultes, (...), les violences, les tentatives d'intimidation", la "répression syndicale", en référence à l'interpellation de deux dockers au Havre le 31 août dernier alors que le responsable de la CGT s'y trouvait en visite.

Le prochain rendez-vous de l'intersyndicale est prévu samedi à la fête de l'Humanité, à La Courneuve. "J'ai entendu le premier secrétaire du Parti socialiste (Jean-Christophe Cambadélis, ndlr) se mettre en colère parce que j'allais à la Fête de l'Huma. (...) Qu'il s'occupe de ses oignons, qu'il fasse de la politique, pas de syndicalisme", s'est exclamé Jean-Claude Mailly.

Tour à tour, les responsables syndicaux ont promis de "se battre jusqu'à l'abrogation" de la loi Travail, toujours dans "la même unité" et de "remettre les questions sociales au coeur du débat".

"Le gouvernement croit en avoir fini avec la loi Travail (...). Nous le redisons ici à Nantes: non, cette loi n'est pas bonne pour les salariés, non, elle n'est pas bonne pour l'économie du pays et nous n'en voulons pas", a ainsi déclaré Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU.

Etaient également présents Eric Beynel, porte-parole de l'Union Syndicale Solidaires, et Lilâ Le Bas, future présidente de l'UNEF.

Avant les responsables syndicaux, des militants se sont exprimés à la tribune. Alors que le nom du Premier ministre, Manuel Valls, était hué, l'un de ces militants locaux, Fabien Privé-Saint-Lanne, secrétaire CGT de la raffinerie Total (PA:TOTF) de Donges, en grève pendant 25 jours au printemps contre la loi Travail, a été particulièrement applaudi.

"Après cette grève de 25 jours, notre syndicat est conscient qu'il sera difficile de réamorcer un tel bras de fer. Mais nous mettrons tout en oeuvre pour recréer les conditions de cette mobilisation le plus vite possible", a-t-il lancé.

Le meeting devait à l'origine se tenir le 26 août à l'occasion de l'université du PS, finalement annulée par le parti. Il se déroule alors que le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, devait rencontrer mercredi soir la ministre du Travail, Myriam El Khomri. "Je lui dirai qu'il faut sortir très rapidement les décrets d'application" de la loi Travail, a expliqué M. Berger sur LCI.

Au total, 127 mesures de la loi travail nécessitaient des décrets. Mme El Khomri a promis d'en publier un "grand nombre" avant fin octobre et "la quasi-totalité avant la fin de l'année".

- "Loi ultra-minoritaire"-

"La loi est passée sans majorité à l'Assemblée nationale, une majorité des Français est contre. C'est une loi ultra-minoritaire (...) Il ne faut pas que la loi s'applique (...) Il faut que la mobilisation continue", avait affirmé, lors d'une conférence de presse avant le meeting, M. Martinez.

"Ce n'est pas parce qu'une loi est publiée au Journal Officiel que, du jour au lendemain, c'est devenu une bonne loi. Les problèmes de fond demeurent", avait renchéri M. Mailly. "Cette loi, on n'en veut pas.(...) On considère que cette loi est nocive. Donc, on va continuer à le dire".

L'abrogation de la loi travail, revendication qui avait provoqué une large mobilisation au printemps, reste l'objectif pour ses adversaires. Sept syndicats appellent à une manifestation le 15 septembre.

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