(Reuters) - Monte dei Paschi est engagée dans une course contre la montre pour s'assurer l'engagement d'un investisseur de référence d'ici la fin de la semaine, avant de faire appel au marché pour lever les fonds, a déclaré mardi son directeur financier Francesco Mele à une réunion avec des investisseurs.
L'action de la banque en difficulté a chuté récemment dans la crainte qu'elle ne parvienne pas à lever les cinq milliards d'euros de capitaux frais qu'il lui faut, certains gérants ayant affirmé que le sentiment vis-à-vis de la banque toscane pourrait s'améliorer si elle trouvait un investisseur de référence.
Les intervenants de marché craignent qu'un échec de la recapitalisation de la troisième banque italienne fragilise encore davantage l'ensemble du système bancaire du pays, s'ajoutant à la phase d'incertitude qui pourrait suivre le référendum du 4 décembre sur une réforme de la Constitution.
Selon des sources, le fonds souverain Qatar Investment Authority est en négociations avec Monte dei Paschi et pourrait injecter jusqu'à un milliard d'euros, mais il veut attendre l'issue du référendum pour prendre une décision définitive.
"Nous avons un certain nombre de discussions avancées", a dit le directeur financier de la banque, sans citer de noms.
"Si nous arrivons lundi avec un bon investisseur de référence, nous devrions être capables de boucler l'opération avec succès", a dit Francesco Mele aux gérants de portefeuilles.
Il a ajouté que le feu vert accordé par la Banque centrale européenne (BCE) était conditionné au lancement de son émission d'actions d'ici la fin de l'année.
La banque a lancé lundi une offre de conversion en actions de 4,3 milliards d'euros de dettes subordonnées dans le cadre de son plan plus large de renforcement de ses fonds propres.
Le directeur financier a dit que ce serait aux syndicat bancaire chargé de l'opération de décider lundi si les conditions sont là pour réaliser l'augmentation de capital.
Si le plan de recapitalisation échoue, la banque devra probablement faire l'objet d'un "bail in", un renflouement impliquant l'Etat après mise à contribution des actionnaires, des créanciers obligataires et des plus gros déposants.
(Stephen Jewkes, Juliette Rouillon pour le service français)