MOSCOU (Reuters) - Le ministre russe des Finances a appelé mercredi à une coupe dans les dépenses prévues en raison de la conjoncture économique, évoquant une baisse des recettes de plus de 45 milliards de dollars cette année si le prix moyen du pétrole reste autour de 50 dollars le baril.
Soulignant l'inquiétude croissante du gouvernement face au ralentissement économique, Anton Silouanov a dit que les dépenses à tous les postes budgétaires devraient être réduites de 10%, à l'exception de la Défense, qui est une priorité pour le président Vladimir Poutine.
Pour ne rien arranger, le ministre de l'Economie, Alexeï Oulioukaïev, a ajouté que la probabilité d'une dégradation de la note de crédit de la Russie en catégorie spéculative était "assez élevée".
Un ministre délégué à l'Economie, Alexeï Vedev, a dit pour sa part s'attendre à un bond de l'inflation à 15-17% en mars-avril.
Une forte chute du rouble, des prix pétroliers bas et les sanctions occidentales contre Moscou pour son rôle dans la crise ukrainienne ont durement frappé l'économie russe.
Anton Silouanov table désormais sur une croissance globale des dépenses de seulement de 5% en 2015 contre une hausse de 11,7% précédemment budgétisée.
"L'Etat ne peut pas avoir le genre de dépenses qu'il avait avec la croissance économique ... (et) avec un prix du baril de pétrole à 100 dollars", a déclaré Anton Silouanov lors d'une conférence réunissant des représentants de l'État, des économistes et des chefs d'entreprise.
Le ministère russe des Finances a par ailleurs annoncé qu'il était prêt à fournir des fonds pour certaines des plus grandes banques du pays et qu'il prendrait des décisions sur le soutien à d'autres institutions financières plus tard.
Alexeï Moïsseïev, ministre délégué aux Finances, a déclaré que Gazprombank, VTB Bank et la Banque russe de l'agriculture, aussi appelée Rosselkhozbank, allaient recevoir des aides de l'Etat.
(Darya Korsunskaya, Claude Chendjou pour le service français, édité par Patrick Vignal)