Le constructeur automobile Nissan (T:7201) a annoncé mercredi l'ouverture prochaine de sa première usine de montage en Birmanie, concurrençant la Thaïlande voisine, traditionnel atelier de montage des constructeurs japonais dont Nissan.
"Nissan est ravi d'avoir l'opportunité de participer à la nouvelle croissance en Birmanie" du secteur automobile, a déclaré Toru Hasegawa, vice-président de Nissan.
"Les projets d'une nouvelle usine dans la région de Bago progressent bien", assure Nissan dans un communiqué, évoquant son "partenariat" avec son associé malaisien Tan Chong Motor. Nissan n'a pas révélé le montant de cet investissement.
Nissan utilisera dans un premier temps une usine déjà existante du groupe Tan Chong pour assembler son modèle Sunny, jusqu'à ce que la nouvelle usine soit construite.
Pour l'heure, Nissan a commencé à former 200 employés dans une usine du groupe Than Chong en Malaisie et ambitionne de monter à 300 ouvriers.
Dans le cadre de sa conquête de marchés émergents comme l'Inde, le Brésil, la Russie ou le Nigeria, Nissan explique son choix de la Birmanie en disant tabler sur "une hausse rapide de la demande (de voitures) suite aux réformes économiques et politiques dans le pays".
La Birmanie, en plein boom économique depuis l'ouverture du pays en 2011 après des décennies d'isolement par une junte militaire, est considérée comme un eldorado par de nombreux investisseurs. La Prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi doit prendre les rênes d'un nouveau gouvernement au 1er avril, après avoir remporté les élections de novembre 2015.
Dans le même temps, la Thaïlande voisine, atelier de montage traditionnel des constructeurs japonais, est empêtrée dans les difficultés économiques, avec une junte au pouvoir depuis 2014, et peine à rassurer les investisseurs étrangers.
Malgré des difficultés liées à une forte corruption, à l'importance conservée des militaires dans l'économie et à des infrastructures défaillantes, les entreprises internationales s'implantent en Birmanie et commencent à ouvrir des usines de production.
Selon l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA), le nombre de voitures dans la capitale économique, Rangoun, déjà terriblement embouteillée faute de transports en commun efficaces, va quadrupler pour atteindre un million de véhicules dans les prochaines années.
Le Japonais Suzuki produit déjà des voitures, mais la plupart des marques, commme l'Américain Ford, en sont encore au stade du showroom.
Depuis 2011, le nombre de voitures neuves en Birmanie est monté en flèche, les modèles d'importation récentes prenant le pas sur les vieux modèles.
Les voitures japonaises, notamment Nissan, qui produit déjà des pick-up dans le pays et a commencé à vendre en Birmanie en 2013, sont populaires.