Le nouveau ministre des Finances sud-africain, Pravin Gordhan, en poste depuis une semaine, a refusé lundi soir la renégociation d'un contrat entre la compagnie aérienne para-publique South African Airways et Airbus (PA:AIR), comme le souhaitait la présidente du conseil d'administration de SAA.
"Le ministre des Finances Pravin Gordhan a demandé au conseil d'administration de SAA de conclure la transaction avec Airbus telle qu'elle a été approuvée en juillet 2015", a annoncé le Trésor dans un communiqué publié tard lundi soir.
SAA avait initialement commandé 41 Airbus en 2002 dont la plupart ont été livrés mais en début d'année, la compagnie avait renégocié la commande de 10 Airbus A320 pour la transformer en leasing de cinq appareils A330, un projet destiné à épargner 1,4 milliard de rands (92 millions d'euros), selon l'agence Bloomberg.
Ces dernières semaines, Dudu Myeni, la présidente du conseil d'administration de SAA et une proche du président sud-africain Jacob Zuma avait annoncé sa décision de rénégocier le contrat.
Cette renégociation avait déjà été refusée par l'ancien ministre des Finances, Nhlanhla Nene, qui estimait que la transaction n'était pas viable financièrement.
Le 9 décembre, M. Nene avait été limogé par Jacob Zuma, pour être remplacé par David van Rooyen, un député méconnu. Une décision qui avait entraîné la panique des marchés et la chute du rand, la monnaie nationale.
Pour beaucoup d'analystes, l'opposition de M. Nene au projet de rénégociation du contrat entre SAA et Airbus était l'une des principales causes de ce limogeage.
Quelques jours après sa nomination, M. Van Rooyen avait été à son tour remplacé par Pravin Gordhan, qui avait déjà occupé ce poste de 2009 à 2014.
Lundi, M. Gordhan est donc resté sur la ligne de M. Nene en refusant toute nouvelle renégociation du contrat entre Airbus et SAA.
"Le processus est en cours pour conclure l'accord dans les prochains jours", a indiqué le Trésor dans son communiqué.
"Airbus a indiqué être disposé à mettre en oeuvre la transaction et a demandé que les documents légaux soient prêts d'ici le 28 décembre 2015", poursuit le texte.
SAA, qui emploie quelque 10.000 personnes, n'en finit pas de traverser des crises. Sous tutelle du ministère des Finances depuis décembre 2014, elle survit grâce à des prêts garantis par l'Etat.