Le déficit des régimes de retraites complémentaires Agirc-Arrco est passé à 3,02 milliards d'euros en 2015, en légère baisse par rapport à 2014, où il s'était creusé à 3,15 milliards, selon les résultats publiés mercredi.
Dans le détail, l'Agirc (cadres) affichait un déficit de 1,487 milliard d'euros en 2015, en réduction d'un peu plus de 500 millions par rapport à 2014 (2 milliards).
Le déficit de l'Arrco (tous les salariés du privé) s'est en revanche aggravé à 1,532 milliard en 2015, contre 1,142 milliard un an plus tôt.
"Les mesures prises par les partenaires sociaux (gestionnaires des deux régimes, ndlr) dans le cadre des accords paritaires ont permis de stabiliser ce résultat", ont commenté les deux organismes dans un communiqué.
En mars 2013, syndicats et patronat s'étaient entendus pour limiter les revalorisations des pensions en les sous-indexant d'un point par rapport à l'inflation pendant trois ans (une clause les empêchant toutefois de baisser).
L'inflation quasi-nulle a entraîné de fait un gel des pensions bénéfique au caisse des régimes.
Autre mesure adoptée en 2013, l'augmentation du prix d'achat du point servant de base de calcul des pensions.
Au total, les allocations versées aux retraités ont représenté "24,3 milliards d'euros" pour l'Agirc, 'en croissance de 2,4% par rapport à 2014", et 47,1 milliards d'euros pour l'Arrco (+2,6%).
Les ressources générées par les cotisations des entreprises et les tiers (État, Unédic) "s’élèvent à près de 19,6 milliards d’euros" pour l'Agirc (+ 2,6 % par rapport à 2014) et 42 milliards d'euros pour l'Arrco (+2,5%).
Les produits financiers issus des réserves des régimes leur ont rapporté près de deux milliards d'euros.
En 2014, les comptes des deux régimes s'étaient sensiblement dégradés, leur déficit ayant quasiment doublé par rapport à 2013, où il s'établissait à 1,6 milliard.
Depuis 2009 et la crise économique, les régimes de retraites complémentaires sont confrontés à la hausse du chômage, conjuguée à l'arrivée des papy-boomers à la retraite. Malgré leurs 18 millions de cotisants, les deux régimes sont obligés de piocher dans leurs réserves.
Pour éviter leur épuisement d'ici à 2018, le patronat et trois syndicats (CFDT, CFE-CGC, CFTC) ont entériné fin octobre un accord pour inciter les salariés à travailler plus longtemps, avec un système de bonus-malus, poursuivre la moindre revalorisation pendant trois ans et créer un nouveau régime réunissant l'Agirc et l'Arrco.