Le constructeur automobile américain Ford a suspendu pour deux mois la production de son usine du nord-ouest de la Russie, mettant en avant l'effondrement des ventes causé par la crise économique, a-t-on appris mercredi de source syndicale.
"Le travail est suspendu jusqu'au 15 janvier", a indiqué à l'AFP Artiom Iachenkov, responsable du syndicat de Ford dans la région de Saint-Pétersbourg, précisant que la production avait cessé mardi soir.
"La raison est la baisse des ventes", a-t-il ajouté.
Contacté par l'AFP, le constructeur n'a pas souhaité "dévoiler le calendrier de fonctionnement" précis de ses usines. "Nous avons l'intention de prolonger les vacances annuelles (pour les fêtes, ndlr) pour toutes nos unités de production pour que la production corresponde à la demande", a précisé une porte-parole.
La Russie traverse une crise économique causée par la dégringolade des cours du pétrole et les sanctions occidentales imposées à l'économie russe en raison de la crise ukrainienne. Le pouvoir d'achat des ménages est fortement affecté, ce qui plombe le marché automobile.
Au total en Russie, les ventes de voitures neuves ont baissé d'un tiers sur les dix premiers mois de l'année par rapport à la même période un an plus tôt. Celles de Ford s'affichent en diminution de 39% sur cette période à 30.500 unités.
Ouverte en 2002 et située près de Saint-Pétersbourg, l'usine Ford Sollers (la coentreprise de l'américain en Russie) produit les modèles Ford Focus et Mondeo.
Les employés recevront pendant la période de suspension de la production les deux-tiers de leur salaire, a indiqué le responsable syndical.
La coentreprise exploite deux autres usines en Russie, au Tatarstan (bassin de la Volga), et prévoit d'y lancer prochainement une usine de moteurs.
L'effondrement du marché automobile a poussé le grand concurrent américain de Ford, , à quasiment quitter le marché russe, n'y maintenant que quelques modèles haut de gamme. Ford, comme la plupart des constructeurs multinationaux qui ont massivement investi en Russie ces dernières années sur fond de hausse des ventes, a affirmé au contraire vouloir rester implanté dans le pays.