La SNCF a lancé jeudi des discussions avec les syndicats sur l'organisation du temps de travail, dans l'objectif d'arriver d'ici à juillet à un accord permettant des gains de productivité, la CGT espérant pour sa part "améliorer les conditions de vie et de travail des cheminots".
La négociation a été formellement lancée par une table ronde de trois heures jeudi après-midi avec les quatre organisations syndicales représentatives (CGT, Unsa, Sud, CFDT) qui a permis de tracer "une méthode et un calendrier", selon Roger Dillenseger (Unsa, deuxième force syndicale).
Les discussions doivent se poursuivre, ensuite, sous la forme de rencontres bilatérales avant une nouvelle séance élargie le 25 avril et d'autres en mai et juin, a-t-il précisé à l'AFP.
D'après le représentant de l'Unsa, l'entreprise "a exprimé une volonté de transparence et de négociation +gagnant-gagnant+", mais "sans rentrer dans le détail".
Les règles d'organisation propres à la SNCF doivent être redéfinies dans les trois mois pour compléter le futur régime de travail des cheminots. La réforme ferroviaire votée en 2014 impose une harmonisation avant mi-2016, en vue de l'ouverture totale à la concurrence prévue par étapes d'ici à 2026.
Le président de la SNCF Guillaume Pepy, a maintes fois exprimé sa volonté de renégocier "la façon de faire les 35 heures" et "remettre à plat l'organisation du travail" pour "faire baisser les coûts".
Les syndicats redoutent notamment que l'entreprise propose une nouvelle répartition du temps de travail justifiant une baisse du nombre de repos et RTT.
Ils pointent du doigt les "gaspillages" de productivité générés, selon eux, par la gestion séparée des activités fret et voyageurs et de mauvais "roulements" (plannings). Il est possible de gagner en productivité "sans remettre en cause la règlementation", affirment-ils.
Mais "on sera attentifs aux impacts sur la qualité de vie au travail et sur la rémunération des agents" d'éventuelles réorganisations, prévient Roger Dillenseger.
Pour la CGT, cette négociation doit permettre d'"améliorer les conditions de vie et de travail des cheminots", explique à l'AFP Josselyn Portalier, qui réclame notamment de limiter le travail de nuit à quatre nuits consécutives.
Le futur accord d'entreprise SNCF doit s'ajouter au futur accord de branche (convention collective commune), actuellement en discussion avec l'ensemble des entreprises ferroviaires.
Ces deux niveaux d'accords pourront déroger - dans un sens plus favorable aux salariés - au décret socle préparé par le gouvernement. Ce dernier fixe les règles de base (durée journalière, temps de repos, encadrement du travail de nuit...) communes au secteur ferroviaire (fret/voyageurs, privé/SNCF).
Au niveau de la branche, les négociations entre les syndicats et l'UTP (qui regroupe la SNCF et ses concurrents privés) entreront dans le vif du volet "temps de travail" le 12 avril.