Sports d'hiver: un début de saison calamiteux sur les pistes de ski

Publié le 08/01/2016 09:22
Mis à jour le 08/01/2016 09:45
Des touristes dans la station de ski de Val-d'Isère, en Savoie, le 6 janvier 2016 (Photo PHILIPPE DESMAZES. AFP)

Des touristes dans la station de ski de Val-d'Isère, en Savoie, le 6 janvier 2016 (Photo PHILIPPE DESMAZES. AFP)

Absence de neige, douceur des températures: la fréquentation des pistes de ski a fait défaut en ce début de saison de sports d'hiver. Et malgré un retour du froid et des flocons, la pente sera difficile à remonter.

Sur l'ensemble des massifs hexagonaux, la chute de fréquentation atteint -20% par rapport à la moyenne des quatre dernières années et -14% par rapport à l'an dernier, selon les chiffres de Domaines skiables de France (DSF), qui fédère plus de 200 opérateurs de remontées mécaniques en France.

Mais ces moyennes nationales cachent de fortes disparités. Beaucoup de domaines n'ont ainsi pas pu ouvrir la moindre piste, comme dans les Vosges, le Jura, le Massif central ou en Chartreuse. Même dans les Alpes, où se concentrent les plus grandes stations, la baisse d'activité n'est pas uniforme.

Aux Sept Laux (Isère), elle atteint -80% depuis le début de la saison, soit deux millions d'euros de perte de chiffre d'affaires pour les remontées mécaniques. "Ça fait deux années de suite. C'est un peu dur", reconnaît Jean-François Genevray, directeur de la station. A La Clusaz, en Haute-Savoie, le chiffre d'affaires a chuté de 65%.

- Double peine -

Les sociétés des remontées mécaniques ont été doublement pénalisées: elles ont moins vendu de forfaits mais ont aussi dû accorder des baisses de tarifs pour cause d'ouvertures partielles.

A Serre-Chevalier (Hautes-Alpes), les skieurs étaient ainsi moitié moins nombreux que l'an dernier, faute de pistes ouvertes. "Il faut remonter à une vingtaine d'années pour trouver une situation aussi difficile", estime Patrick Arnaud, directeur général du domaine.

Beaucoup d'entreprises se retrouvent ainsi en grandes difficultés financières: en Savoie, pas moins de 58 hôtels, restaurants, magasins de sports, domaines skiables, écoles de ski ont déposé des dossiers de demande d'indemnisation pour activité partielle du fait du manque de neige. En Isère, 31 sociétés sont concernées selon la préfecture.

Et des milliers de saisonniers sont restés sur le carreau en décembre, faute d'employeur. "Ils sont devenus la variable d'ajustement des aléas climatiques", dénonce Antoine Fatiga, responsable de la CGT Remontées mécaniques.

- Neige livrée par hélicoptère -

Les plus grandes stations, comme Val-d'Isère ou Tignes, limitent la casse. Toujours en Savoie, à Val Thorens, la plus haute d'Europe, la fréquentation n'a reculé que de 2,9%. Mais le chiffre d'affaires de l'Alpe d'Huez (Isère) a quand même baissé de 15%.

"Les pistes de ski ouvertes pendant les vacances de Noël étaient soit celles équipées en neige de culture et travaillées à cet effet, soit les pistes en haute altitude", souligne DSF, en appelant à équiper plus de pistes en systèmes d'enneigement artificiel. "En France, le taux d'équipement moyen en neige de culture est de 30% des pistes. En Autriche, il est du double!", souligne la fédération professionnelle.

Désespérées par le manque de flocons, plusieurs stations n'ont d'ailleurs pas hésité à enneiger leurs pistes par hélicoptère. A Sainte-Foy-en-Tarentaise (Savoie), une centaine de tonnes de neige artificielle ont ainsi été transportées sur une piste rouge par la voie des airs.

Malgré des conditions météorologiques printanières, les vacanciers n’ont cependant "pour la plupart pas ressenti de grande frustration" et ont "bien profité du soleil", assure l'organisme Savoie Mont-Blanc Tourisme, qui souligne qu'il y a eu peu d'annulations de séjours.

Avec le retour du froid et de la neige ces derniers jours, les professionnels du ski espèrent pouvoir se remettre en piste. "On est confiant désormais", souffle Pierre Lestas, président de DSF. Mais le retard pris est tellement important que "ça ne se rattrape pas sur la saison", estime Didier Arino, du cabinet Protourisme. D'autant que, selon lui, les perspectives ne sont pas au beau fixe pour les vacances de février.

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