La Thaïlande a accueilli en 2015 près de 30 millions de touristes, établissant un nouveau record, et annonce vouloir se concentrer sur le haut de gamme, alors que ce pays fut longtemps une destination de choix pour les vacanciers peu fortunés.
Le tourisme, qui avait été fortement touché en 2013 et 2014 par les violentes manifestations ayant paralysé la capitale Bangkok pendant six mois, semble avoir tourné la page de cette période noire.
Cette année, quelque 29,6 millions de visiteurs étrangers se seront rendus dans le royaume contre 24,8 millions en 2014, a déclaré vendredi la ministre de Tourisme et des Sports Kobkarn Wattanavrangkul.
En 2016, l'objectif du gouvernement est d'accueillir 32 millions de touristes. Les militaires au pouvoir depuis le coup d'Etat de mai 2014 sont très attentifs au secteur touristique, l'un des seuls points forts d'une économie en berne et qui peine à repartir.
"Notre objectif est de nous concentrer sur la qualité et de faire en sorte que les touristes restent plus longtemps et dépensent plus d'argent", a déclaré Kobkarn Wattanavrangkul.
Cette dernière a ensuite précisé quelles étaient les cibles : les femmes ainsi que les adeptes de vacances de luxe et du tourisme sportif.
"Les revenus du tourisme représentent maintenant 14,5% du PIB", a-t-elle ajouté.
Dans une note récente, Krystal Tan, analyste pour Capital Economics, estimait que le tourisme en Thaïlande avait bien résisté à l'attentat à la bombe qui a secoué le cœur de Bangkok en août.
"En 2015, nous estimons que le tourisme contribuera à hauteur de deux points de pourcentage à la hausse du PIB. Sans ce coup de pouce, l'économie aurait à peine progressé", écrit-elle.
Le gouvernement table sur une hausse du PIB située entre 2,7 et 3,2% cette année, soit un peu mieux que l'an dernier mais qui restera l'une des plus mauvaises performances de la région.
Certains économistes indépendants tablent plutôt de leur côté sur 2,5%.
Depuis le coup d'Etat de mai 2014, le général Prayut Chan-O-Cha, à la tête de la junte, a mis l'accent sur sa volonté de redresser l'économie, mais la reprise se fait attendre.
La consommation des ménages et la production manufacturière sont les deux maillons faibles de l'économie du royaume, où le secteur agricole est également en difficulté en raison de la baisse des prix du riz et du caoutchouc.