Le marché français de l'hôtellerie a enregistré en 2015 une très légère hausse de 0,1%, malgré l'impact des attentats de Charlie Hebdo et du 13 novembre, qui ont touché de plein fouet Paris et l'hôtellerie de luxe, selon le cabinet spécialisé MKG.
"C'est à nouveau en 2015 une année de stagnation pour l'hôtellerie française, après deux années quasi similaires. L'activité hôtelière enregistre un RevPar (revenu par chambre disponible, l'indicateur clé du secteur qui combine le taux d'occupation et le prix moyen payé) en très légère hausse de 0,1%, un prix moyen en hausse de 0,5% et un taux d'occupation en baisse de 0,3%", a résumé Vanguelis Panayotis, directeur du développement du cabinet MKG, lors d'un point presse.
Par gamme, le taux d'occupation a chuté de -1,6% dans le segment "budget" en 2015 sur la France. Le segment haut de gamme et luxe a lui enregistré un hausse de RevPar de 1,2% par rapport à l'année précédente.
Sur l'année, Paris, très impactée après les deux séries d'attentats en janvier et novembre, enregistre une baisse de -3,7% de RevPar, une chute de -3,4% de taux d'occupation et une baisse de 0,4% du prix moyen, selon les chiffres du cabinet, se basant sur la situation de 14.950 hôtels (chaînes et indépendants), sur un total de 23.000 en France.
Sur les mois de janvier, novembre et décembre, directement liés aux attentats, le cabinet enregistre pour Paris une baisse de 10,1% du RevPar et un recul de -8,6% du taux d'occupation. La plus forte chute concerne le mois de décembre, où l'hôtellerie parisienne enregistre une baisse de 17,6% de son RevPar.
Sur ces mois, l'hôtellerie française enregistre une baisse de RevPar de -3,2% et un taux d'occupation de -1,6%.
A Paris, sur une période de trois semaines après les attentats du 13 novembre, l'hôtellerie a comptabilisé une baisse de RevPar allant jusqu'à 33%, selon MKG.
Les hôtels haut de gamme et luxe, principalement basés à Paris, ont été les premiers touchés après les attentats, surtout après ceux de novembre.
Ce segment, à Paris, a enregistré une chute de de RevPar de -27,7% au mois de décembre.
Les palaces ont davantage souffert que les hôtels de luxe sur l'année. Les premiers enregistrent une chute de RevPar de -5,3% contre une hausse de 2% pour les seconds.
L'hôtellerie de province a elle fait une bonne année, grâce au début d'année et à l'été.
La région Provence-Alpes-Côte d'Azur a enregistré une hausse de 15,4% de son RevPar sur les mois de juillet et août.
"Paris était habituellement la locomotive en France depuis 7 ans mais en 2015, le pays est content de pouvoir compter sur la province", résume M. Panayotis.