Le constructeur automobile allemand Volkswagen (DE:VOWG_p), éclaboussé par plusieurs scandales de pollution qui risquent de lui coûter des dizaines de milliards d'euros, a confirmé jeudi avoir repoussé un projet d'investissement en Chine.
"Compte tenu de la situation actuelle et de l'évaluation des investissements, le groupe a décidé de repousser de deux ou trois ans l'augmentation de sa participation dans sa joint-venture avec FAW", a indiqué à l'AFP un porte-parole du constructeur en Chine.
Cette déclaration confirme des propos tenus mercredi par le patron de Volkswagen Chine, Jochem Heizmann, en marge du salon automobile de Canton (sud de la Chine).
Le géant allemand de l'automobile est implanté en Chine via deux joint-ventures, SAIC Motor Corp, qu'il détient à 49,9%, et FAW Group Corp, dont il est le propriétaire à 40%. Le constructeur avait prévu d'augmenter prochainement sa participation dans FAW, basé à Changchun (nord-est), à 49,9% également.
Le montant de l'investissement correspondant "était encore en cours d'évaluation" et n'était par conséquent pas encore connu, a indiqué Volkswagen, tout en ajoutant que la Chine était "un pays très important" pour le groupe et constituait son plus grand marché.
De manière générale, "Volkswagen est en train de passer en revue tous ses projets d'investissements; ceux qui ne sont pas considérés comme essentiels seront annulés ou reportés", a rappelé le porte-parole.
Le colosse aux 12 marques, ébranlé depuis mi-septembre par un scandale retentissant de tricherie aux normes anti-pollution aux oxydes d'azote sur 11 millions de véhicules diesel dans le monde, a fait état début novembre de nouvelles "irrégularités" sur les émissions de dioxyde de carbone (CO2) de 800.000 voitures, dont au moins 98.000 voitures à essence.
La première affaire, qui a éclaté aux Etats-Unis et concerne de nombreux pays d'Europe, pourrait coûter selon certaines estimations entre 20 et 60 milliards d'euros au constructeur, qui doit organiser un gigantesque rappel de plusieurs millions de véhicules. Concernant le deuxième volet du scandale, Volkswagen a dans un premier temps estimé les charges financières à 2 milliards d'euros.