BAMAKO (Reuters) - Le djihadiste malien Iyad Ag-Ghali a revendiqué l'attaque qui a coûté la vie à un soldat français mercredi dans l'est du Mali, a déclaré vendredi le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault lors d'un déplacement au Mali.
Les groupes islamistes liés à Ag-Ghali ont revendiqué de nombreuses attaques contre les troupes maliennes, françaises ou des Nations unies opérant dans la région.
Début mars, le groupe Ansar Dine dirigé par Ag-Ghali et le groupe Al Mourabitoune, commandé par l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, ont annoncé qu'ils allaient fusionner leurs forces, sous le commandement d'Iyad Ag-Ghali.
Cette revendication confortera la France, ancienne puissance coloniale intervenue en 2013 pour repousser une offensive djihadiste lancée du nord du Mali vers Bamako, dans son refus d'ouvrir des discussions avec les djihadistes.
Cette suggestion avait été formulée dimanche au terme d'une conférence d'entente nationale. Les participants à cette réunion d'une semaine organisée sous les auspices du président Ibrahim Boubacar Keita ont appelé à des pourparlers avec Amadou Koufa, chef du Front de libération du Macina, et avec Iyad Ag-Ghali.
"Comment négocier avec les terroristes? C'est un combat sans ambiguïté", a déclaré Jean-Marc Ayrault. "Il faut pas qu'il y ait le moindre doute."
Le ministre des Maliens de l'extérieur, Abdramane Sylla, qui remplace le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop quand celui-ci est à l'étranger, a jugé lui aussi absurde de parler aux djihadistes.
"Pendant que le peuple malien décide de faire la paix, quelqu'un continue à revendiquer des attentats", a-t-il dit.
"Je pense que c'est absurde de négocier avec ces terroristes. Surtout au moment (..) où ils publient une liste de 11 pays contre lesquels ils déclarent la guerre", a ajouté le ministre malien.
La France a déployé quelque 4.000 soldats dans la région sahélienne dans le cadre de l'opération Barkhane, qui cible les groupes djihadistes.
Le caporal-chef Julien Barbé, qui appartenait au 6e régiment de génie d'Angers, est mort dans une embuscade dans l'est du Mali, près de la frontière avec le Burkina Faso, ce qui porte à 19 le nombre de soldats français tués dans la région depuis 2013.
(John Irish; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)