LILLE (Reuters) - Le tribunal administratif de Lille a rejeté lundi la demande d’associations d’aide aux migrants d’un centre d’accueil à Calais, mais il leur a donné partiellement raison en ordonnant une amélioration de la prise en charge des candidats à l'exil.
Le juge des référés explique son refus par le fait que "les pouvoirs publics ont fait le choix (…) d’orienter les migrants arrivant à Calais vers les dispositifs de droit commun, notamment le dispositif national d’asile, ailleurs sur le territoire français".
Il estime en outre que cette décision « ne relève pas des pouvoirs du juge des référés ».
Toutefois, le tribunal juge "nécessaire qu’un certain nombre de mesures soient prises, a minima, pour éviter que les personnes concernées soient exposées à des risques de traitements inhumains et dégradants".
Les associations s'insurgent contre l'attitude des forces de l'ordre à l'égard des migrants, notamment depuis la fermeture de la "jungle" en octobre dernier, et demandent que les droits fondamentaux de ces personnes soient respectés. Un appel relayé par le Défenseur des Droits, Jacques Toubon.
Le nombre de migrants est évalué actuellement entre 300 et 600 à Calais.
Le juge des référés ordonne « le renforcement des maraudes, à destination des mineurs », « la création, selon des modalités qui restent à déterminer entre l’ensemble des acteurs concernés, de plusieurs points d’eau et de sanitaires, et le renforcement du dispositif d’accès à des douches », « l’obligation de laisser les associations continuer à distribuer des repas ».
Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, qui s'est rendu vendredi à dernier à Calais, a marqué son opposition à toute mesure susceptible de provoquer un "appel d'air" à Calais.
(Pierre Savary, édité par Sophie Louet)