Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Le dollar atteint un nouveau sommet en 20 ans, soutenu par le rapport sur l'emploi de vendredi. Twitter engage une équipe juridique de choc pour arracher à Elon Musk une indemnité de rupture de 1 milliard de dollars après qu'il a abandonné son offre de rachat de 44 milliards de dollars. Les actions devraient ouvrir en baisse, se préparant à une nouvelle hausse importante des taux de la Réserve fédérale. L'Europe, quant à elle, se prépare à une interruption totale de l'approvisionnement en gaz russe. Et le pétrole est en baisse avant la visite de Joe Biden en Arabie Saoudite. Voici ce qu'il faut savoir sur les marchés financiers ce lundi 11 juillet.
1. Le dollar roi
Le dollar a atteint son plus haut niveau depuis 20 ans, poussant l'euro jusqu'à 1,01 dollar et le yen jusqu'à 137,26 dollars. Le solide rapport sur l'emploi américain de vendredi a souligné l'écart béant entre les taux d'intérêt des trois principales zones monétaires du monde développé.
Les élections qui se sont déroulées au Japon ce week-end ont semblé confirmer le cours actuel de la politique économique du pays, ce qui suggère que la faiblesse du yen n'a pas fait perdre de voix au Parti libéral démocrate au pouvoir. Le LDP a toutefois bénéficié de votes de sympathie après l'assassinat de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe lors d'un meeting de campagne vendredi.
Vers 13h30, l'indice du dollar qui mesure le billet vert par rapport à un panier de six devises des principales économies développées était en hausse de 0,6% à 107,46.
Le président de la Réserve fédérale de New York John Williams doit s'exprimer à 20h00.
2. Twitter cherche 1 milliard de dollars alors que Musk se retire de l'offre publique d'achat
Twitter (NYSE:TWTR) a engagé une équipe d'avocats chevronnés pour réclamer à Elon Musk son indemnité de rupture d'un milliard de dollars, après que le PDG de Tesla (NASDAQ:TSLA) a officiellement révoqué son offre de 44 milliards de dollars pour la société de médias sociaux.
La question de savoir si ces frais de rupture seront payés dépendra de la question des robots de spam. Musk, qui avait auparavant renoncé à son droit à la diligence raisonnable et n'a soulevé la question des faux comptes qu'après avoir eu du mal à réunir les fonds nécessaires à l'acquisition, a affirmé que le nombre d'utilisateurs de Twitter était largement gonflé. Twitter affirme avoir transmis à Musk les meilleures informations possibles sans violer les termes de ses accords d'utilisation.
L'action Twitter a baissé de 7 % en prémarché, car elle s'est débarrassée de sa prime d'acquisition implicite, mais l'action Tesla n'a pas profité de cette baisse, reculant de 0,3 % après s'être fortement redressée la semaine dernière dans l'attente de la suppression d'une surcharge boursière potentiellement massive. Morgan Stanley (NYSE:MS), qui devait tirer le plus de bénéfices d'une transaction conclue, a baissé en ligne avec le marché en général.
3. Les actions devraient ouvrir en baisse en raison de la hausse des taux et de la prudence de Covid
Les marchés boursiers américains devraient ouvrir en baisse plus tard, les investisseurs s'étant une nouvelle fois rendu compte au cours du week-end qu'il était préférable de retirer de l'argent de la table. Cela malgré le fait que le marché a raisonnablement bien résisté vendredi après un rapport sur l'emploi qui a renforcé les attentes d'une nouvelle hausse des taux d'intérêt de 75 points de base plus tard ce mois-ci.
À 13h30, les Dow Jones futures étaient en baisse de 121 points, soit 0,4 %, tandis que les S&P 500 futures étaient en baisse de 0,5 % et les Nasdaq 100 futures en baisse de 0,7 %.
La prudence était le mot d'ordre, après l'annonce d'une nouvelle vague de cas de COVID-19 en Chine et l'inquiétude quant au sort de l'approvisionnement en gaz de l'Europe, la Russie ayant mis hors service le gazoduc Nord Stream pour maintenance programmée.
4. Les confinements au COVID-19 en Chine s'étendent ; Shanghai détecte un nouveau variant
Selon Nomura, le nombre de Chinois soumis à des restrictions liées au COVID-19 est passé à plus de 114 millions, une nouvelle vague de cas ayant entraîné une combinaison de confinement et de tests de masse. L'île de Macao a fermé ses casinos pour une semaine - dans un cas, la maison a été fermée à clé avec 500 joueurs encore coincés à l'intérieur - tandis que la ville de Xi'an, qui compte 13 millions d'habitants, a également fermé ses portes pour la semaine.
Plus important encore pour les marchés mondiaux, les autorités de la ville de Shanghai ont déclaré ce week-end qu'elles avaient identifié une nouvelle sous-variante de la souche BA.5 Omicron, désormais dominante, et que le risque de transmission dans la ville était élevé. La plupart de ses quartiers sont soumis à trois jours de tests de masse cette semaine.
La Chine reste la seule grande économie mondiale à ne pas connaître de problème d'inflation grave, les prix à la consommation étant restés inchangés en juin, ce qui a permis au taux annuel de remonter à un modeste 2,5 %. L'inflation annuelle des prix à la production, plus importante pour l'économie mondiale, est tombée à 6,1 % contre 6,4 %.
5. Le pétrole chute avant la visite de Biden en Arabie Saoudite
Les prix du pétrole brut ont de nouveau été mis sous pression dans le contexte d'un sentiment général de perte de risque en Chine et en Europe. Cela se produit avant la visite du président américain Joe Biden en Arabie saoudite cette semaine, où il devrait faire pression pour une augmentation de la production de pétrole du Royaume du désert.
On ignore ce que Biden pourra offrir en retour, en ce qui concerne les ventes d'armes et la couverture diplomatique de la guerre menée par l'Arabie saoudite au Yémen, son administration s'étant plutôt enfermée dans une ligne dure en matière de droits de l'homme après l'assassinat d'un journaliste saoudien dissident.
Vers 13h30, les contrats à terme sur le brut américain étaient en baisse de 2,4% à 102,33 $, tandis que le Brent était en baisse de 1,8% à 105,09 $ le baril.
Les contrats à terme sur le gaz naturel en Europe sont restés globalement stables, après que le Canada a fait fi de la Russie en autorisant le retour de l'équipement de compression sur le gazoduc Nord Stream. Il sera donc plus difficile pour la Russie d'invoquer une explication technique à ses coupures d'approvisionnement lorsque la maintenance prévue de la ligne sera terminée dans 10 jours.