Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Le sentiment de perte de risque envahit les marchés mondiaux alors que Jerome Powell annonce une hausse des taux de 50 points de base en mai. Le dollar bondit par rapport à la livre et au yuan, en particulier, alors que les paris sur la hausse des taux s'intensifient. Les prix du pétrole dégringolent en raison des craintes croissantes concernant l'impact de la politique chinoise du "zéro Covid" sur la demande nationale. La Russie signale son intention de démembrer complètement l'Ukraine. L'action Gap chute après un avertissement sur les bénéfices et AB InBev est également en difficulté après avoir confirmé une perte d'un milliard de dollars liée à l'abandon de ses activités en Russie. Verizon, Amex et Schlumberger sont en tête de liste des rapports trimestriels à rendre. Voici ce que vous devez savoir sur les marchés financiers ce vendredi 22 avril.
1. Le dollar et les rendements obligataires en hausse après les commentaires de Powell
Le dollar a de nouveau progressé cette nuit et les rendements obligataires de référence à 10 ans ont flirté avec le niveau de 3 % après que le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a pratiquement confirmé que la banque centrale relèverait son taux directeur de 50 points de base lors de sa réunion de mai.
Powell a qualifié le marché du travail américain de "durablement chaud" dans des commentaires en marge de la réunion de printemps du FMI jeudi, confirmant ainsi l'évaluation faite par de nombreux autres hauts responsables de la Fed au cours des deux dernières semaines.
À 14h15, le rendement des bons du Trésor américain 10 ans s'est détendu pour s'échanger à 2,94 %, en baisse par rapport au sommet de 2,97 % atteint dans la nuit. Le rendement du 2 ans, plus sensible aux attentes en matière de taux d'intérêt à court terme, a atteint 2,77 %, avant de se replier légèrement à 2,76 %.
Sur les marchés des changes, l'indice du dollar a progressé de 0,4%, tandis que le billet vert a également bondi face au yuan chinois offshore, qui est en passe de connaître sa pire semaine depuis 2015 alors que le pays est aux prises avec un ralentissement dû à une pandémie.
2. La Russie vise la conquête du sud de l'Ukraine
Les forces armées russes ont l'intention de conquérir tout le sud de l'Ukraine, créant une zone de contrôle contiguë s'étendant jusqu'à la frontière de l'Ukraine avec la Moldavie, selon un briefing de hauts responsables militaires.
Ces plans priveraient l'Ukraine du contrôle de ses ports, lui coupant ainsi l'accès aux marchés mondiaux pour ses principales exportations agricoles et industrielles. Ils contrastent fortement avec les affirmations du président Vladimir Poutine, qui a déclaré avant l'invasion qu'il ne prévoyait pas d'occupation de l'Ukraine, et constituent une expansion manifeste des objectifs de guerre de la Russie par rapport à la semaine dernière, où elle avait déclaré vouloir se concentrer sur la "libération" de la région de Donbas, dans l'est de l'Ukraine.
Par ailleurs, un site d'information pro-Kremlin a publié, puis retiré, un rapport citant un briefing à huis clos du ministère de la Défense, selon lequel la Russie aurait perdu plus de 20 000 soldats tués ou disparus au combat depuis son invasion en février.
3. Les actions devraient ouvrir en baisse ; Gap chute ; résultats de Verizon et Amex attendus
Les actions américaines devraient ouvrir en baisse plus tard, prolongeant les lourdes pertes de jeudi sur la perspective d'un resserrement agressif de la politique monétaire américaine, alors même que des signes de ralentissement de l'économie commencent à apparaître.
À 14h20, les Dow Jones futures étaient en baisse de 140 points, soit 0,4 %, tandis que les S&P 500 futures étaient en baisse de 0,3 % et les Nasdaq 100 futures en baisse parallèle. Les trois principaux indices monétaires avaient chuté de plus de 1% jeudi, le Nasdaq Composite perdant 2,1%.
Parmi les valeurs susceptibles de faire l'objet d'une attention particulière, citons Gap (NYSE:GPS), qui a chuté de 13,5 % en prémarché après avoir revu à la baisse ses prévisions pour le trimestre en cours, et AB InBev (EBR:ABI), qui a annoncé qu'elle allait subir une perte de 1,1 milliard de dollars en dépréciant la participation de 24 % qu'elle détient dans une coentreprise russe. L'attention se portera également sur Walt Disney (NYSE:DIS), après que les législateurs de Floride ont voté la fin de son statut fiscal spécial dans cet État.
Parmi les sociétés qui doivent publier leurs résultats, citons Verizon (NYSE:VZ), American Express (NYSE:AXP), Newmont Goldcorp (NYSE:NEM) et Schlumberger (NYSE:SLB), alors que le fabricant allemand de logiciels SAP (NYSE:SAP) n'a pas été à la hauteur de ses chiffres trimestriels, qui ont également subi le contrecoup d'une sortie précipitée de la Russie.
4. Les services sauvent l'économie de la zone euro en avril ; les ventes au détail au Royaume-Uni plongent
L'économie de la zone euro s'est maintenue mieux que prévu en avril, la réouverture du secteur des services ayant compensé un secteur manufacturier de plus en plus éprouvé par les perturbations de la chaîne d'approvisionnement, les coûts énergétiques élevés et les autres effets de la guerre en Ukraine.
L'indice composite des directeurs d'achat de S&P Global Eurozone a atteint 55,8 en avril, ce qui indique que l'expansion post-COVID est encore sûre à court terme.
Au Royaume-Uni, dans le même temps, les ventes au détail ont chuté en mars et la confiance des consommateurs en avril est tombée à son plus bas niveau depuis les profondeurs de la crise financière de 2008-9, dans un contexte de hausse des prix du carburant et d'une inflation record depuis 30 ans. La livre a chuté de plus de 1% à 1,2887$.
5. Le pétrole chute alors que le COVID frappe la demande chinoise ; le nombre d'appareils de forage est attendu
Les prix du pétrole ont chuté d'environ 2 % au cours de la nuit, alors que de nouvelles preuves sont apparues de la forte baisse de la demande chinoise due aux blocages COVID-19 qui continuent de sévir dans le pays.
Selon Bloomberg, la demande de pétrole du pays a chuté d'environ 1,2 million de barils par jour en avril, la demande de diesel, de carburéacteur et d'essence ayant diminué d'environ 20 % par rapport aux niveaux de l'année précédente. La demande d'essence dans l'est de la Chine, le cœur économique du pays, a chuté de quelque 40 % ce mois-ci, a indiqué l'agence citant des responsables industriels anonymes.
Vers 14h30, les contrats à terme sur le brut américain étaient en baisse de 2% à 101,72 $ le baril, tandis que le Brent était en baisse de 1,6% à 106,58 $ le baril.
Les données de Baker Hughes sur le forage et de positionnement CFTC complètent la semaine plus tard, comme d'habitude.