par Marc Angrand
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue dans le vert et les Bourses européennes progressent à mi-séance jeudi, profitant d'un regain d'appétit pour le risque après l'annonce d'un rebond inattendu des exportations chinoises, la stabilisation du yuan et un début de remontée des rendements obligataires.
Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,2% à 0,4%.
À Paris, le CAC 40 gagne 1,15% à 5.327,10 points à 11h30 GMT, amplifiant le rebond entamé mercredi après un repli de près de 5,7% sur les trois séances précédentes. À Francfort, le Dax prend 0,76% et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,1%, freiné par des détachements de dividendes.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,75%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,97% et le Stoxx 600 de 0,83%. Malgré les tensions commerciales avec les Etats-Unis, les exportations chinoises ont progressé de 3,3% en juillet par rapport au même mois de l'an dernier, leur hausse la plus marquée depuis mars, alors que les économistes et analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur une baisse de 2%.
Sur le marché des changes, le yuan est orienté à la hausse face au dollar, malgré le choix de Pékin de fixer son court pivot quotidien sous le seuil de sept pour un dollar pour la première fois depuis 2008, à 7,0039.
Les marchés actions chinois, eux, ont fini la journée dans le vert après une série de six séances consécutives de baisse.
La stabilisation est aussi de mise pour le marché obligataire, sur lequel l'envolée des cours et la baisse des rendements s'était accélérée et généralisée ces derniers jours, alimentant les anticipations d'une nouvelle vague d'assouplissement des politiques monétaires, confortées mercredi par les décision des banques centrales néo-zélandaise, thaïlandaise et indienne.
"On peut dire que les investisseurs ont du mal à se faire une opinion en ce moment. D'un côté, la guerre commerciale constitue un risque baissier important pour les perspectives mondiales mais de l'autre, les banques centrales baissent les taux partout dans le monde pour tenter d'endiguer le ralentissement avant qu'il prenne le dessus", explique Craig Erlamn, analyste senior d'OANDA.
L'absence de mauvaise nouvelle supplémentaire sur le front de la guerre commerciale favorise aussi le retour sur les classes d'actifs les plus affectées par les turbulences de la semaine écoulée.
VALEURS EN EUROPE
Le compartiment européen des hautes technologies affiche la plus forte hausse sectorielle du jour (+1,88%) tandis que celui des matières premières prend 1,03%.
A Paris, ArcelorMittal (+2,58%) et STMicroelectronics (+2,58%) figurent dans le peloton de tête du CAC 40.
La progression la plus spectaculaire du jour à Paris est pour DBV Technologies, qui bondit de 17,81% après le dépôt d'une nouvelle demande d'homologation de Viaskin Peanut, son traitement de l'allergie à l'arachide, devant la Food and Drug Administration (FDA) américaine.
A noter aussi, le gain de 9,81% du brasseur danois Carlsberg (CSE:CARLa) après le relèvement de ses prévisions dans la foulée d'un premier semestre meilleur qu'attendu.
A la baisse, Adidas (DE:ADSGN) (-1,57%) est sanctionné après des ventes jugées décevantes au deuxième trimestre et Osram Licht chute de 7,57% en réaction au rejet par son premier actionnaire de l'offre d'achat des fonds Bain et Carlyle.
Le rendement des bons du Trésor américain affiche un rebond de plus de deux points de base à 1,712%, s'éloignant du plus bas de près de trois ans touché mercredi à 1,595%.
En zone euro, les marchés obligataires marquent une pause après le rally des derniers jours, qui a fait tomber les rendements à des plus bas sans précédent et fait gonfler le stocks d'emprunts d'Etat affichant des rendements négatifs.
Le rendement à dix ans allemand se stabilise ainsi à -0,578% après neuf séances de baisse et le plus bas historique de -0,610% inscrit en séance mercredi.
La hausse est plus marquée pour le dix ans italien, qui prend plus de dix points à 1,504% sur fond de tension au sein de la coalition gouvernementale.
CHANGES
Sur le marché des devises, le dollar est stable face à un panier de devises de référence mais il a cédé du terrain en début de journée, le répit général sur les marchés favorisant le retour sur des devises jugées plus risquées.
L'euro se maintient juste au-dessus du seuil de 1,12.
Le yuan chinois reprend 0,2% face au dollar à 7,0454 après un plus bas à 7,0633 mercredi.
PÉTROLE
La stabilisation du yuan et la perspective d'une diminution de l'offre mondiale à court terme après la correction subie par les cours ces dernières semaines favorisent une remontée des prix pétroliers: le Brent et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) reprennent l'un comme l'autre plus de 1%, respectivement à 56,86 et 51,96 dollars.
Le Brent, principale référence pour l'Opep, accuse néanmoins toujours une baisse de plus de 25% par rapport à son pic d'avril, ce qui alimente les spéculations sur des mesures de limitation de l'offre par l'Arabie saoudite et ses alliés.
Après les plus hauts de six ans touchés ces derniers jours, le cours de l'or repart à la baisse à 1.497,46 dollars l'once sur le marché spot, contre un pic à 1.510 dollars mercredi.
(Edité par Wilfrid Exbrayat)