PARIS (Reuters) - L'Etat français a revendu jeudi les 4,73% du capital du groupe automobile Renault (PA:RENA) qu'il avait acquis en 2015, comme il s'y était engagé, et a empoché au passage une plus-value de plus de 55 millions d'euros.
Il reste, comme prévu, le premier actionnaire du constructeur avec 15,01% des parts à l'issue de la transaction, réalisée par l’Agence des participations de l’Etat (APE) pour un montant de 1,2 milliard d’euros, a précisé le ministère de l'Economie.
"Cette opération est un succès stratégique, obtenu dans des conditions patrimoniales favorables puisque l’Etat enregistre une plus-value de plus de 55 millions d’euros sur cette opération", s'est félicité le ministre de l'Economie Bruno Le Maire dans un communiqué.
L'Etat avait acquis cette participation supplémentaire de 4,73% au capital de Renault pour s'assurer de disposer de droits de vote doubles à l'issue de l'assemblée générale du groupe fin avril 2015, où des actionnaires voulaient justement rejeter ces droits de vote doubles prévus par la loi Florange sur les investisseurs de long terme.
La décision avait provoqué une crise entre le constructeur automobile et son principal actionnaire, et l'Etat avait promis de revenir à la situation antérieure lorsque les conditions de marché seraient réunies.
Le 8 avril 2015, l'Etat avait fait l'acquisition de 14 millions de titres Renault pour un montant de 1,258 milliard d'euros, selon un document du Sénat pour le projet de loi de Finances 2016.
Au cours de clôture de l'action Renault jeudi, à 86,60 euros, la revente de ces titres, sous la forme d’un placement institutionnel avec construction accélérée d’un livre d’ordres, représentait un montant brut de 1,2124 milliard d'euros.
L'action Renault a perdu 1,93% de sa valeur depuis le 8 avril 2015. La cession attendue d'un bloc de titres par l'Etat était un facteur qui pesait sur le cours de Bourse.
Pour l'Etat, cette cession s’inscrit également dans le cadre du projet annoncé en juillet de céder pour 10 milliards d'euros d'actifs détenus dans des entreprises françaises afin de financer l'innovation.
"Le produit de cette opération contribuera à alimenter le fonds pour l’innovation de rupture voulu par le président de la République", confirme Bruno Le Maire dans son communiqué.
L'Etat a déjà cédé en septembre 4,5% du capital du producteur et fournisseur de gaz et d'électricité Engie (PA:ENGIE) pour 1,53 milliard d'euros.
Renault, dans le cadre de son programme de rachat d’actions, a racheté 1.400.000 des titres cédés jeudi par l'Etat, soit 10% du placement, pour les proposer ultérieurement aux salariés et anciens salariés du groupe.
(Dominique Rodriguez, édité par Wilfrid Exbrayat)