Le crédit à la consommation en France consolide sa tendance haussière au premier trimestre 2011 (+8,9%) par rapport à la même période de l'an dernier mais demeure à des niveaux inférieurs de ceux d'avant crise, a indiqué lundi l'Association française des sociétés financières (ASF).
"Si la tendance de fond paraît assez favorable, (...) le montant des nouvelles opérations réalisées au cours du premier trimestre 2011 demeure encore inférieur de -8% à celui des trois premiers mois de 2008", a souligné l'ASF.
Selon l'ASF, dont les sociétés adhérentes représentent 60% du marché du crédit à la consommation, mars 2011 est le treizième mois consécutif de hausse de la production de nouveaux crédits à la consommation.
Toutefois, l’augmentation, +6,7% sur un an, marque un léger ralentissement par rapport à celle des deux mois précédents, de l’ordre de +10%.
En tout cas, cette hausse est manifestement tirée par les crédits amortissables (prêts personnels et financements affectés), en nette croissance (+16,2% sur un an au premier trimestre) tandis que les crédits renouvelables essuient un nouveau recul (-1,4% sur un an), "bien qu'atténué", selon l'ASF.
Le crédit renouvelable - régulièrement associé à un risque de dérapage budgétaire, et donc de surendettement - accuse en outre une baisse de 1,5% pour l’ensemble du premier trimestre (après -5,9% à l’automne 2010).
Il est ainsi présent dans 82% des dossiers de surendettement, selon la dernière enquête typologique de la Banque de France.
Depuis dimanche, les mesures phares de la loi Lagarde sur le crédit à la consommation sont en vigueur, notamment la nécessité d'assortir d'une échéance tous les crédits, y compris renouvelables, ainsi que l'obligation d'offrir à l'emprunteur la possibilité de choisir entre crédit renouvelable ou non pour tous les crédits d'un montant supérieur à 1.000 euros.
"Il ne faut pas diaboliser le crédit renouvelable", a estimé Bruno Salmon, président de l'ASF lundi lors d'une conférence de presse.
"Il était devenu un peu le crédit à tout faire, y compris pour des achats de gros montants : cela n'arrivera plus" avec la loi Lagarde, a-t-il ajouté.
La progression des prêts personnels se ralentit un peu mais demeure très soutenue : la hausse est de +18,9% sur un an en mars et de +26,1% en moyenne pour le premier trimestre, après +27,4% au quatrième trimestre 2010.