Investing.com – Après avoir testé la parité jeudi, la paire EUR/USD a rebondi vendredi, culminant à 1.0099, un mouvement bien insuffisant pour remettre en question la tendance baissière de fond qui prévaut depuis plusieurs mois.
Plusieurs sujets pèsent en effet sur l’Euro, avec notamment la crise énergétique, ou les turbulences politiques italiennes, avec la démission du PM Mario Draghi.
Rappelons de plus que les données de l’inflation US, une fois de plus supérieures aux attentes, ont renforcé les attentes d’une forte hausse de taux de la Fed pour sa prochaine réunion du 27 juillet, ce qui a profité au Dollar, au détriment de l’EUR/USD.
Mais avant cette réunion, l’attention du marché se tournera vers la réunion de la BCE, qui aura lieu jeudi prochain. Une hausse de taux de 0.25% est largement anticipée, ce qui sera peu de choses en comparaison de l’action de la Fed, qui devrait augmenter ses taux de 0.75% à la fin du mois.
Mais la réunion de la BCE de la semaine prochaine sera importante également parce que le marché attend des précisions sur ce que compte faire la BCE face au risque de fragmentation.
A ce propos, MUFG a déclaré dans une note publiée vendredi :
"La BCE est également confrontée à un test clé dans la semaine à venir, lorsqu'elle devrait annoncer les détails de son nouvel outil de politique anti-fragmentation. La recrudescence du risque politique en Italie ces derniers jours a rendu encore plus opportun le fait que la BCE prenne les devants et apporte une réponse crédible pour contenir les risques de fragmentation. Si les participants au marché sont déçus par le nouvel outil, cela renforcera la faiblesse de l'euro à court terme, surtout si des élections anticipées sont également organisées en Italie."
En ce qui concerne la crise énergétique en Europe, le marché attend de savoir si le pipeline de gaz Nord Stream 1, actuellement inactif pour maintenance prévue, sera remis en ligne la semaine prochaine comme prévu.
"Si le gazoduc Nord Stream 1 est remis pleinement en service, à temps la semaine prochaine après sa maintenance programmée, l'euro devrait bénéficier d'un sursis. Toutefois, les responsables politiques craignent que le flux soit insuffisant pour permettre à l'Europe de renforcer pleinement ses réserves de gaz avant l'hiver" a déclaré à ce propos Rabobank dans une note de vendredi.
Elle a ajouté que "les flux de gaz naturel seront un instrument pour orienter les perspectives de l'euro dans les mois à venir. Cela dit, même si l'euro est stimulé, nous nous attendons à ce que la force du dollar domine l'année prochaine, ce qui suggère que la hausse de l'EUR/USD pourrait être limitée même en cas de bonnes nouvelles concernant Nord Stream."
Enfin, d’un point de vue plus technique, la Scotiabank note que "l'euro s'est commodément maintenu en territoire de survente pendant la majeure partie de la semaine, ce qui pourrait le maintenir et empêcher une chute durable sous 1,00. Mais la tendance générale et les gains limités à travers le milieu des 1,00 (à part sa brève poussée à travers 1,01 le mercredi) sont alignés pour une action baissière des prix à court terme."
Elle prévient ainsi que "le support au-delà de 1,0000/10 est 0,9985 et le plus bas du jeudi à 0,9952" et qu’à la hausse, "la résistance se situe à ~1,0050, 1,0074, et la zone de la grande figure de 1,01."