par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Wall Street devrait ouvrir de nouveau en baisse lundi et les Bourses européennes sont dans le rouge à mi-séance, la prudence dominant à l'entame d'une semaine marquée par des décisions attendues des plusieurs grandes centrales, dont celles de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,75% pour le Dow Jones, de 0,86% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,96% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 reflue de 1,14% à 6.008,03 vers 11h30 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,54%. A Londres, les marchés sont fermés en raison des funérailles de la reine Elizabeth II..
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 fléchit de 0,64% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,88%. Le Stoxx 600, qui a touché en séance un plus bas de deux mois, se contracte encore de 0,69% après la pire performance hebdomadaire en trois mois enregistrée par les Bourses européennes vendredi.
"Les investisseurs semblent s'inquiéter au sujet des prochaines réunions des banques centrales", souligne Patrick Armstrong, directeur des investissements chez Plurimi Wealth.
La baisse de lundi en Europe est, entre autres, emmenée par le compartiment des nouvelles technologies (-1,05%), sensible à l'évolution des taux d'intérêt, alors que la Fed entame mardi une réunion de deux jours de politique monétaire.
Un nouveau relèvement des taux de 75 points de base aux Etats-Unis est largement anticipé et la probabilité d'une hausse de 100 points est évaluée à 20%, montre le baromètre FedWatch de CME Group.
En zone euro, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, doit s'exprimer mercredi lors d'un événement organisé par la Frankfurter Gesellschaft für Handel, Industrie und Wissenschaft.
Suivront jeudi les communiqués de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ), de la Banque nationale suisse (BNS) et de la Banque d'Angleterre (BoE).
Le nouveau tour de vis attendu de la part de ces banques centrales, exception faite de la BoJ, alimente la nervosité des investisseurs dans un contexte de dégradation de la conjoncture économique, l'indice Vix américain de la volatilité étant proche d'un pic de deux mois (27,83 points), tandis que son équivalent européen avance de 3,24% à 27,28 points.
La Banque centrale allemande a par ailleurs indiqué lundi que l'économie du pays risquait de souffrir tout l'hiver avec un possible rationnement du gaz.
VALEURS EN EUROPE
Sur le Stoxx 600 paneuropéen, les principaux secteurs sont dans le rouge et, outre le compartiment technologique, celui de l'énergie (-1,56%) affiche l'une des plus fortes baisses dans le sillage du repli du pétrole, pénalisé par la vigueur du dollar et les craintes sur la demande mondiale.
TotalEnergies et Eni cèdent respectivement 2,11% et 1,19%, tandis que dans les "techs", Capgemini (EPA:CAPP) abandonne 0,6% et SAP (NYSE:SAP) reflue de 1,24%.
Dans l'actualité entreprises, TF1 (EPA:TFFP) et M6 reculent respectivement de 2,41% et 2,36% après l'abandon de leur projet de fusion.
Volkswagen (ETR:VOWG_p), qui vise pour Porsche une valorisation de 75 milliards d'euros dans le cadre de l'IPO de sa filiale, gagne 0,71%.
Deutsche Bank (ETR:DBKGn) perd 0,63% après l'annonce par la banque allemande d'un versement de 60 millions d'euros à l'administration fiscale, aux côtés d'autres groupes, dans le cadre de l'affaire "cum-ex".
TAUX
Les rendements obligataires en Europe continuent de progresser, soutenus par de nouvelles déclarations de responsables de la BCE, à l'image de Philip Lane, qui a dit durant le week-end que la remontée des taux d'intérêt pourrait se poursuivre jusqu'à l'année prochaine. Luis de Guindos, le vice-président de l'institution, a cependant dit lundi que les prochaines hausses de taux dépendraient des données macroéconomiques.
Le rendement du Bund allemand à dix ans prend quatre points de base à 1,806% et celui à deux ans avance de 4,5 points à 1,594%.
En Italie, le rendement du BTP à dix ans a touché un sommet de trois mois à 4,107% (+7 points).
Sur le marché américain, le rendement des Treasuries à dix ans gagne près de six points à 3,5061% et celui à deux ans sept points à 3,9294%.
CHANGES
Le dollar avance de 0,1% face aux autres grandes devises, très proche de son pic de 20 ans atteint le 7 septembre.
L'euro, en repli de 0,28%, se traite à 0,9987 dollar, de nouveau sous la parité avec le billet vert.
PÉTROLE
Les cours pétroliers reculent, la vigueur du dollar et les craintes sur la demande prenant le pas sur un allègement des restrictions sanitaires en Chine.
Le Brent reflue de 1,93% à 89,59 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 2,24% à 83,20 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)