La Bourse de Paris a terminé en nette baisse mardi (-1,35%), en raison de prises de bénéfices après les niveaux records depuis 2011 retrouvés récemment et dans l'attente de la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la banque centrale américaine.
L'indice CAC 40 a perdu 55,05 points à 4.028,93 points. La veille, il avait lâché 0,97%.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a lâché 0,79% et Londres 0,19%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a perdu 1,25%.
Le marché parisien a passé la journée dans le rouge, creusant rapidement ses pertes en début de séance avant de buter dans l'après-midi sur le seuil psychologique des 4.000 points. L'ouverture dans le vert de la Bourse de Wall Street n'a pas eu d'influence sur la cote.
"C'est une baisse légitime compte tenu de la hausse du marché depuis l'été qui reposait sur l'anticipation de meilleures nouvelles en Europe", note Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse.
Le CAC 40 avait atteint vendredi à la clôture 4.123,89 points, soit un nouveau sommet annuel et un niveau record depuis février 2011. Il a en outre bondi de 17% en près de deux mois et signé huit semaines de hausse consécutive.
Désormais, "le marché manque de catalyseur et a besoin de respirer", ajoute M. Murail, alors que la séance était dépourvue du moindre indicateur économique aux Etats-Unis et en Europe susceptible de jouer sur la tendance.
"Les indices américains corrigent depuis déjà quelques jours, ce qui n'avait pas été effectué sur le CAC 40", renchérit Pierre Martin, analyste chez Saxo Banque.
Le marché se sert par ailleurs d'un certain nombre de prétextes pour reculer, comme les retraits de capitaux dans les pays émergents et les incertitudes entourant l'avenir de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), selon le gérant.
Les investisseurs sont en particulier dans l'attente de la publication, mercredi soir après la clôture des marchés américains, du compte-rendu de la dernière réunion de la Fed.
Ils veulent en savoir plus sur l'avenir de la politique monétaire américaine, actuellement très accommodante, la Fed ayant récemment fait savoir qu'elle serait prête à revoir son soutien à la baisse si la situation économique venait à s'améliorer aux Etats-Unis.
"Le marché est un peu fébrile puisqu'il se dit que la réduction des injections de liquidités pourrait avoir lieu dès septembre", prévient M. Murail.
Parmi les valeurs, les titres qui avaient soutenu la hausse du marché récemment ont souffert.
C'est le cas des valeurs cycliques, les plus dépendantes de la conjoncture, comme Renault (-2,43% à 59,44 euros), Bouygues (-2,71% à 23,90 euros), Saint-Gobain (-1,62% à 35,22 euros) et Lafarge (-1,72% à 46,44 euros). Hors CAC 40, Alcatel-Lucent a perdu 4,99% à 1,92 euro et PSA Peugeot Citroën 2,86% à 10,87 euros.
De même, les valeurs bancaires ont reculé, à l'image de BNP Paribas (-1,49% à 49,04 euros), Crédit Agricole (-1,66% à 8,02 euros) et Société Générale (-2,84% à 34,00 euros).
Axa a lâché 3,83% à 17,33 euros. L'assureur a annoncé mardi le lancement d'une augmentation de capital au bénéfice de ses salariés en France et à l'étranger pour un montant d'environ 135 millions d'euros.
ArcelorMittal (-3,06% à 9,87 euros) a souffert d'un abaissement de recommandation par la banque Morgan Stanley.
Le fabricant d'acier inoxydable Aperam, également contrôlé par la famille Mittal, a perdu 3,04% à 10,54 euros dans son sillage
Europacorp a lâché 0,93% à 4,24 euros. Le groupe a été condamné par le conseil des prud'hommes de Paris à verser près de 700.000 euros à Pierre-Ange Le Pogam, ancien numéro deux du groupe, selon une source proche du dossier.
Club Méditerranée a reculé de 0,23% à 17,41 euros. Les autorités boursières ont accepté de reporter la clôture de l'OPA lancée sur le groupe par le conglomérat chinois Fosun et Axa Private Equity jusqu'à au moins 8 jours après la décision de la cour d'appel de Paris sur les recours contre cette offre, selon une source judiciaire.
Total a lâché 0,95% à 40,68 euros. La filiale du groupe au Gabon a pourtant annoncé avoir découvert du gaz à condensats lors de son premier forage exploratoire en eaux ultra-profondes.
Enfin, Sanofi "joue son rôle de valeur défensive", selon M. Murail, et n'a perdu que 0,59% à 76,94 euros.