La Bourse de Paris a terminé en baisse jeudi (-0,51%) au lendemain d'un plus haut annuel, des indicateurs aux Etats-Unis faisant craindre un changement dans la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed).
L'indice CAC 40 a perdu 21 points à 4.093,20 points dans un volume d'échanges faible de près de 2 milliards d'euros. La veille, il avait atteint un nouveau sommet annuel en clôture et un plus haut depuis février 2011, gagnant 0,53%.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a perdu 0,73%, Londres 1,58%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a reculé de 0,57%.
Le marché parisien a évolué dans le rouge tout au long de la séance avant de creuser ses pertes dans l'après-midi, Wall Street entamant la séance en nette baisse.
La teneur des indicateurs publiés jeudi après-midi aux Etats-Unis est de nature à "ouvrir l'hypothèse d'une réduction" des rachats d'actifs de la Réserve fédérale américaine (Fed), un scénario que redoutent les investisseurs, indique Frédéric Rozier, gérant chez Meeschaert Gestion Privée.
Selon lui, "c'est à cela que le marché réagit", en attendant la prochaine réunion de la Fed au mois de septembre.
En particulier, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis ont reculé à 320.000 pour la semaine close le 10 août, leur plus bas niveau hebdomadaire en six ans, un chiffre qui a surpris les analystes.
De plus, les prix à la consommation en juillet ont augmenté de 0,2% en données corrigées des variations saisonnières, conformément aux prévisions des analystes.
Ces deux indicateurs ont pris le pas sur les autres, dont la baisse de l'activité manufacturière de New York en août et le ralentissement de l'activité manufacturière de Philadelphie en août, selon M. Rozier.
Enfin, la production industrielle est restée inchangée en juillet alors que les analystes s'attendaient à une légère hausse de 0,4%.
Toutefois, la production industrielle, bien que stable, "ne remet pas en cause l'idée d'une amélioration de l'économie", souligne Paul Dales, économiste chez Capital Economics.
"Les marchés actions européens ont continué de sentir la pression" d'un changement imminent dans les politiques monétaires "à mesure que les statistiques économiques continuent de s'améliorer", confirme Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Au Royaume-Uni, la consommation a bondi en juillet grâce au beau temps, une nouvelle encourageante pour la reprise de l'économie britannique.
Par ailleurs, l'indice CAC 40, qui avait renoué avec les points hauts de 2011, a également plié sous l'effet de "prises de profits", souligne M. Rozier.
Parmi les valeurs, EADS a fait mieux que le marché, gagnant 0,13% à 45,11 euros. Le groupe aérien IAG a annoncé mercredi une commande ferme pour 62 Airbus A320 pour sa filiale à bas coûts espagnole Vueling ainsi que des options pour 158 appareils supplémentaires.
Accor a gagné 1,25% à 30,26 euros, alors que JPMorgan a relevé son objectif de cours sur la valeur. En revanche, Morgan Stanley a abaissé celui de Sanofi qui a perdu 0,88% à 67,34 euros.
ArcelorMittal a reculé de 2,49% à 10,36 euros alors que les analystes de la banque Barclays ont entamé le suivi du titre à "sous-pondérer".
Seb (-2,04% à 61,57 euros) a été pénalisé par un abaissement de recommandation à "neutre", contre "acheter" auparavant, par Goldman Sachs.
Publicis a perdu 2,79% à 57,15 euros après avoir annoncé l'acquisition de l'agence américaine Engauge Marketing LLC, pour un montant non précisé.
Lafarge a lâché 2,13% à 49,1 euros. Dans le même secteur, le cimentier suisse Holcim a publié jeudi un bénéfice net supérieur aux attentes pour le premier semestre, mais un chiffre d'affaires en baisse, incitant l'entreprise à se montrer plus prudente dans ses objectifs.
Rodriguez Group a reculé de 0,94% à 3,15 euros. Le groupe a partiellement rattrapé son retard au troisième trimestre de son exercice décalé en dépit d'un chiffre d'affaires toujours en fort recul.
Enfin, la Société internationale de plantations d'hévéas (SIPH) a perdu 1,37% à 55,57 euros. La baisse marquée des cours du caoutchouc provoquée par la crise dans certains pays développés et le ralentissement chinois a pesé sur les ventes du deuxième trimestre.