L'hommage à la mémoire de Michael Jackson, célébré mardi à Los Angeles, aura coûté à la ville environ 1,4 million de dollars, selon la mairie, mais les retombées économiques de l'événement, notamment touristiques, pourraient largement compenser cette dépense.
Le débat entre coûts et recettes, dans une ville au budget fortement déficitaire --à l'image de l'Etat californien au bord de la banqueroute-- a pris un tour politique, avec le dépôt vendredi de deux motions au conseil municipal qui seront débattues le 21 juillet.
La première, déposée par le conseiller Dennis Zine, un ancien policier, dénonce les chiffres publiés par le maire de Los Angeles, Antonio Villaraigosa. M. Zine estime le coût réel de l'hommage public à 4 millions de dollars et exige de la mairie qu'elle fasse toute la lumière sur les dépenses engagées.
Il s'étonne, notamment, que le cercueil de Michael Jackson ait été transporté, selon lui, dans un véhicule de l'unité d'élite de la police de Los Angeles, à sa sortie du Staples Center, après l'hommage public.
"Je ne pense pas que les contribuables doivent être responsables" de cette dépense, a-t-il déclaré à la presse locale.
La municipalité a défendu le chiffre de 1,4 million de dollars, précisant qu'elle n'avait compté que les heures supplémentaires payées aux policiers mobilisés, et non l'intégralité des salaires, comme l'a fait Dennis Zine.
Le conseiller "fait comme si, en l'absence d'hommage à Michael Jackson, il n'y avait pas eu de policiers dans les rues de Los Angeles", a ironisé Matt Szabo, porte-parole de la mairie.
La seconde motion a été déposée par la conseillère Janice Hahn. Si elle demande également le détail du coût de l'opération, elle souhaite aussi que soient évalués les revenus générés par l'événement, estimant que Los Angeles va "probablement gagner beaucoup plus d'argent qu'elle n'en a dépensé".
Elle évoque notamment les hôtels complets aux abords de la salle omnisports du Staples Center ou l'augmentation sensible des réservations aériennes.
Mais elle voit plus loin, en anticipant aussi un rebond du tourisme dans la mégalopole californienne suite à la mort de Michael Jackson.
"Maintenant, les gens veulent venir sur Hollywood Boulevard, ils veulent aller voir l'étoile de Michael Jackson, acheter des fleurs pour son étoile, prendre les bus touristiques qui vont dans la maison de Holmby Hills" où est mort le "roi de la pop", a-t-elle déclaré à la presse.
Mais recettes ou pas, les dépenses ont été bien réelles et il reste à savoir qui va les payer.
Dennis Zine refuse que ce soient les contribuables, surfant ainsi sur une opinion publique californienne qui rechigne aux dépenses, comme en témoignait, ces derniers jours, le courrier des lecteurs de la presse locale.
"Les habitants de Los Angeles et de Californie n'ont pas à payer pour ça", écrivait mercredi un lecteur sur le site web du Los Angeles Times.
Pour Dennis Zine, c'est AEG, promoteur des concerts que Michael Jackson devait donner à Londres et propriétaire du Staples Center, qui doit sortir son carnet de chèques.
"Ce sont eux qui ont organisé cet hommage, et il ne fait aucun doute, pour moi, qu'ils devraient être tenus responsables", a-t-il affirmé.
La ville, de son côté, avait lancé aux fans de Michael Jackson un appel aux dons, dès les jours précédant la cérémonie, pour aider à son financement.
Vendredi soir, les dons s'élevaient à 35.000 dollars.