Affaiblie après quatre semaines de baisse, la Bourse de New York va rentrer la semaine prochaine dans le vif de la saison des résultats de sociétés, avec en tête du menu plusieurs grandes banques, qui pourraient maintenant souffrir de la crise sociale.
Sur la semaine écoulée, le Dow Jones, indice vedette de Wall Street, a abandonné 1,6%, terminant vendredi à 8.146,52 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, a cédé 2,2% à 1.756,03 points et le Standard & Poor's 500, à la composition plus large, 1,9% à 879,13 points.
"La déception des investisseurs quant à la reprise économique est la raison fondamentale pour laquelle les actions sont mises en difficultés", estime Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
La semaine se révélant plutôt peu chargée en indicateurs économiques, les investisseurs, de retour d'un week-end de trois jours, ont continué de réagir aux chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis. Diffusés le 2 juin, ils s'étaient révélés bien plus catastrophiques que prévu.
Les opérateurs de la place new-yorkaise semblent de plus en plus estimer que le rebond de près de 40% des indices entre mars et juin était excessif.
"Le marché se situe à des niveaux où les actions ne sont pas bon marché", explique Cesare de Novellis, de Meeschaert New York, pour qui "il faut maintenant attendre les résultats, surtout des banques".
Wall Street va s'attaquer à un volume conséquent de publications de sociétés, avec notamment plusieurs sociétés du secteur technologique: le fabricant de microprocesseurs Intel, le géant internet Google et le fabricant d'ordinateurs IBM. Autre groupe très surveillé, General Electric, baromètre de l'économie américaine vu la variété de ses activités (finance, médias, industrie...) conclura la semaine vendredi.
Mais ce sont les banques qui occuperont la vedette: Goldman Sachs, JPMorgan Chase, puis Bank of America et Citigroup, deux établissements massivement renfloués par l'Etat américain.
"Les banques ont le potentiel de nous apporter des mauvaises surprises", prévient Marc Pado, pour qui le danger pourrait venir des activités de crédits aux particuliers. Avec le chômage qui augmente à une vitesse fulgurante, les défauts de paiements progressent à des niveaux très inquiétants, ce qui pourrait plomber les comptes des établissements financiers.
Côté indicateurs, la semaine s'annonce aussi chargée, avec notamment mardi les chiffres des ventes de détail en juin, mercredi l'évolution des prix à la consommation et de la production industrielle le même mois.
Jeudi sera publié l'indice de l'activité industrielle dans la région de Philadelphie et vendredi les chiffres des permis de construire et mises en chantiers de logements.
Le marché obligataire, refuge de l'investisseur inquiet, est monté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse des prix, a reculé à 3,295%, contre 3,496% vendredi dernier et celui à 30 ans à 4,201%, contre 4,317% une semaine plus tôt.