Wall Street a terminé sur une note contrastée mardi, ne profitant pas pleinement des performances de plusieurs groupes de distribution pour rebondir nettement après quatre séances de baisse: le Dow Jones a lâché 0,04% tandis que le Nasdaq gagnait 0,68%.
Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 7,75 points à 15.002,99 points après avoir évolué dans le vert pendant la majeure partie de la journée.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a avancé de son côté de 24,50 points, à 3.613,59 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est apprécié de 0,70%, ou 1,58 point, à 1.657,64 points.
"Les résultats plutôt bons de plusieurs entreprises de vente au détail ont apporté au marché une raison de se reprendre", a constaté Brent Schutte de BMO Private Bank.
Le spécialiste de l'électronique grand public Best Buy, qui a fait part d'un bénéfice supérieur aux attentes et de ventes moins mauvaises qu'attendu, a particulièrement bénéficié des faveurs des investisseurs (+13,24% à 34,80 dollars).
Le titre du magasin de vêtements Urban Outfitters a lui bondi de 8,19% à 43,19 dollars après avoir fait état d'un bénéfice dépassant les prévisions.
La chaîne d'habillement et articles de maison JCPenney a de son côté publié un bénéfice et un chiffre d'affaires inférieurs aux attentes, mais a indiqué que ses ventes étaient en hausse par rapport au premier trimestre, ce qui semblait rassurer les investisseurs sur l'avenir du groupe (+5,98% à 14,10 dollars).
Les chiffres du groupe TJX Companies, chapeautant plusieurs magasins de mode et de meubles, ont aussi été bien accueillis, son action s'appréciant de 6,88% à 54,24 dollars.
"Dans la mesure où le secteur des biens non essentiels est resté particulièrement à la traîne ces dernières semaines, les investisseurs y voient un signe très positif" pour la consommation, principal moteur de la croissance aux Etats-Unis, a remarqué M. Schutte.
Il ne faut toutefois pas accorder, selon Steven Rosen de la Société Générale, trop d'importance à ce "petit sursaut du marché" car les échanges sont restés "très tranquilles".
Les courtiers sont surtout "en position attentiste" avant la publication mercredi des minutes de la dernière réunion du Comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (FOMC) et la rencontre entre banquiers centraux organisé à Jackson Hole de jeudi à samedi, a-t-il estimé.
Plusieurs responsables du FOMC ont récemment prévenu que la Fed pourrait prochainement mettre un frein à ses mesures de soutien exceptionnel à l'économie, une perspective qui rend nerveux les investisseurs. Ils sont donc à l'affût de tout détail sur le calendrier ou sur l'ampleur de ce retrait progressif.
Parmi les autres valeurs du jour figure le spécialiste du bricolage Home Depot. Malgré des chiffres trimestriels de bonne tenue et un relèvement de ses prévisions annuelles, le groupe a enregistré la plus forte baisse du Dow Jones (-1,22% à 74,29 dollars). Son action s'affiche toutefois en hausse de plus de 20% depuis le début de l'année.
Le libraire en difficulté Barnes & Noble a pour sa part dégringolé de 12,24% à 14,63 dollars après l'annonce de résultats décevants et surtout du retrait de l'offre de rachat des magasins physiques et en ligne de son fondateur et président du conseil d'administration, Leonard Riggio.
Sur le marché obligataire, la situation s'est un peu détendue, permettant "d'apaiser les craintes des investisseurs sur l'impact que pourrait avoir une hausse trop brutale des taux d'intérêts", a remarqué M. Schutte.
Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,814% contre 2,884% lundi soir, quand il avait atteint son plus haut niveau depuis juillet 2011, et celui à 30 ans à 3,853% contre 3,902% la veille, un niveau plus atteint depuis début août 2011.