La Bourse de Paris, qui a peu évolué cette semaine, devrait encore rester sur ses gardes dans les prochains jours face à une nouvelle série de résultats d'entreprises françaises et à l'approche des élections en Italie, très attendues par le marché.
Sur la semaine écoulée, l'indice CAC 40 a pris 0,30%, pour terminer vendredi à 3.660,37 points. Depuis le 1er janvier, il n'est en hausse que de 0,53%.
"Le marché est quasiment à l'arrêt, faute de nouvelles pour dépasser les 3.700 points, seuil sur lequel il bute depuis plusieurs jours", résume Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse.
Le CAC 40 a principalement été animé cette semaine par de nombreuses publications de grands groupes de la cote.
"Les résultats sont certes contrastés, sans avoir trop d'impact sur l'évolution du niveau de la Bourse, mais globalement ils ne sont pas mauvais compte tenu de la croissance zéro en France en 2012", observe Roger Polani, gérant chez SPGP.
Les bons résultats de certaines sociétés, toutes très internationalisées, comme Renault, EDF, Pernod Ricard, BNP Paribas ou encore L'Oréal, "donnent des espoirs de sortie de crise", renchérit M. Pichard.
Le marché parisien va continuer la semaine prochaine à vivre au rythme des résultats, avec notamment Axa, Technip, Safran, Schneider Electric, Accor, Crédit Agricole, Lafarge, France Télécom, Saint-Gobain, Capgemini et Vallourec.
Dimanche 24 et lundi 25 février
Les investisseurs guetteront les commentaires sur les perspectives, dans une conjoncture économique encore déprimée en zone euro.
La publication de la croissance dans la région pour le quatrième trimestre 2012 a confirmé la fragilité de l'activité même si le marché a plutôt bien encaissé la nouvelle, de même que l'annonce d'un dérapage dans le respect de l'objectif d'un déficit de 3% du produit intérieur brut en France pour 2013.
La semaine prochaine, les opérateurs en sauront plus sur l'état de l'économie européenne, avec la publication des indices PMI d'activité.
La principale échéance pour les marchés reste les élections italiennes qui auront lieu dimanche 24 et lundi 25 février.
"Il pourrait y avoir des hésitations sur les marchés avant les élections italiennes, en raison de craintes d'un retour sur le devant de la scène de Silvio Berlusconi", prévient M. Polani.
Pour les économistes du bancassureur ING, "les inquiétudes politiques restent la principale menace" sur le marché, avec outre l'Italie, le scandale financier en Espagne où le nom du chef de l'exécutif Mariano Rajoy est cité.
Par ailleurs, dès le début de la semaine prochaine, les conclusions de la réunion du G20 à Moscou seront scrutées, notamment pour ce qui concerne les craintes d'une "guerre des monnaies".
Le communiqué final "ne devrait pas apporter d'éléments nouveaux au communiqué du G7 (publié cette semaine, NDLR): la tentation du change ne sera pas punie", estime François Duhen, stratégiste au Crédit Mutuel-CIC.
Les investisseurs n'oublieront pas les nouvelles en provenance des Etats-Unis, même si "le pays fait moins l'actualité quotidienne", rappelle M. Pichard.
Les marchés américains seront fermés lundi pour cause de jour férié, mais le reste de la semaine sera plus animé avec plusieurs statistiques sur l'immobilier, l'emploi et l'activité économique.
Toute nouvelle concernant les négociations budgétaires sera par ailleurs regardée, puisque le pays doit trouver le moyen de réduire les dépenses d'ici le 1er mars.
Les Etats-Unis pourraient enfin être un facteur de soutien pour les marchés grâce au retour des grandes opérations de fusions et acquisitions, après le rachat par Warren Buffett des ketchups Heinz pour 28 milliards de dollars.
"C'est bon pour le moral des investisseurs, qui sont à l'affût d'opérations porteuses et pourraient ainsi prendre plus de risques sur certaines valeurs", souligne M. Pichard.