MANAGUA (Reuters) - Deux ressortissantes françaises, femme et fille d'un opposant en exil, ont été condamnées jeudi à huit ans de prison par un tribunal du Nicaragua, a annoncé une organisation de défense des droits de l'homme.
L'épouse et la fille du chef d'opposition en exil Javier Alvarez, Jeannine Horvilleur et Ana Alvarez, ont été arrêtées en septembre dernier et accusées de conspiration et d'atteinte à l'intégrité de la nation.
"Nous rejetons les actes du régime et du système judiciaire", a écrit le Centre nicaraguayen pour les droits de l'homme dans un communiqué.
"Nous demandons leur libération immédiate car elles sont innocentes", a-t-il ajouté.
Le gouvernement du Nicaragua n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.
La France a dit "regrett(er) l'opacité entretenue autour de ce procès" et a exprimé sa préoccupation sur les conditions d'incarcération et l'état de santé des deux condamnées.
"Nous déplorons qu’en dépit de plusieurs demandes auprès des autorités nicaraguayennes, l’accès au procès n’ait pas été autorisé à notre ambassadeur, tout comme nous regrettons l’opacité entretenue autour de ce procès, les audiences s’étant toutes tenues à huis clos", a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
"Nous restons par ailleurs très préoccupés par les conditions d’incarcération et l’état de santé de nos compatriotes, d’autant qu’en dépit de nos demandes répétées, notre ambassade sur place n’a toujours pas pu y avoir accès", a-t-elle ajouté.
Javier Alvarez, qui se trouve au Costa Rica, a déclaré à Reuters que le gouvernement nicaraguayen visait ses proches afin d'exercer une vengeance contre lui.
(Reportage Ismael Lopez; version française Camille Raynaud et Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)