PARIS (Reuters) - Enedis, filiale d'EDF (PA:EDF) en charge du réseau français de distribution d'électricité, prévoit de supprimer quelque 2.000 postes d'ici à fin 2020, selon un communiqué de la CGT diffusé mercredi.
Evoquant une "rupture" depuis fin 2016 avec la politique de "redressement industriel" de la société, le syndicat dénonce des "économies de tous ordres" afin de "maintenir un niveau de rentabilité élevé et servir un niveau de dividende de 83% du résultat net de l'entreprise à sa maison mère".
S'appuyant sur une analyse du "plan à moyen terme" d'Enedis commandée par son comité central d'entreprise, la CGT précise que les effectifs de la société, qui gère les lignes moyenne et basse tension, devraient s'établir autour de 34.800 personnes à fin 2020 contre 36.720 à fin 2017.
Selon le syndicat, Enedis a révisé "très fortement à la baisse" les trajectoires qu'elles avaient communiquées à la Commission de régulation de l'énergie (CRE) dans le cadre de l'élaboration des tarifs d'utilisation des réseaux de distribution d'électricité (Turpe), en 2016.
La CGT précise que la société souhaite ainsi "uniquement (...) compenser le manque à gagner issu d'un taux de rémunération des capitaux investis retenu par le régulateur inférieur à sa demande".
Dénonçant une "logique financière de court terme qui revient à détourner de ses objectifs l'argent payé par les usagers", le syndicat fait également savoir qu'Enedis devrait passer d'une trésorerie nette de 1,8 milliard d'euros à fin 2017 à une dette nette de 2,5 milliards à fin 2021.
Personne n'était disponible dans l'immédiat chez Enedis pour commenter ces informations.
Le Turpe, qui concerne aussi les lignes à haute tension gérées par RTE, représente environ 30% de la facture des clients particuliers.
La Cour des comptes a par ailleurs appelé mercredi à revoir les conditions de rémunération trop généreuses dont bénéfice selon elle Enedis pour le déploiement des nouveaux compteurs d'électricité intelligents "Linky".
(Benjamin Mallet, édité par Dominique Rodriguez)