Deux syndicats de PNC (hôtesses et stewards) sur trois à Air France ont décidé d'un "gel des négociations" avec la direction actuelle de la compagnie, dénonçant "une mascarade" de dialogue social sous la menace de licenciements, ont-ils indiqué vendredi à l'AFP.
Une rencontre était programmée vendredi matin pour démarrer la renégociation de l'accord d'entreprise des PNC (personnels navigants commerciaux) qui arrive à échéance en octobre 2016.
Mais "la réunion a été annulée faute de participants, les autres (syndicats) ne sont pas venus", a fait savoir Flore Arrighi, présidente de l'UNAC.
Le SNPNC et l'UNSA PNC ont refusé de venir "puisque nous avons les mêmes négociateurs" qu'auparavant, avec lesquels les relations sont détériorées depuis plusieurs semaines, a confirmé Sophie Gorins, secrétaire générale du SNPNC, qualifiant de "mascarade" le dialogue à Air France.
Dans un communiqué, les deux syndicats qui revendiquent 46% des voix PNC, renvoient à ses responsabilités une direction qui "n'affiche aucune intention de favoriser le dialogue vers une négociation loyale" et met "une pression accrue sur tous les PNC en dégainant la menace de licenciements".
Air France souhaite faire accepter aux syndicats de navigants de nouvelles hausses de productivité. Sans accord, elle envisage de réduire son activité et de supprimer jusqu'à 3.000 postes sur deux ans, dont 890 parmi les personnels en cabine. Elle n'exclut pas des départs contraints pour cette catégorie.
Le SNPNC et l'UNSA crient au "chantage à l'emploi" et à "une vision autoritaire de la négociation" qui se résument, selon eux, à la formule: "vous signez ça et rien d'autre!".
Refusant de discuter "le couteau sous la gorge", ils ont "décidé le gel des négociations avec l'équipe dirigeante actuelle", "tant que Monsieur Gateau (Gilles Gateau, futur DRH d'Air France, NDLR) n'aura pas pris ses fonctions avec la promesse d'un changement de nos interlocuteurs".
Les deux syndicats rappellent par ailleurs leur pleine opposition aux licenciements décidés à l'encontre de cinq salariés, suspectés d'avoir participé aux débordements spectaculaires du 5 octobre au siège de la compagnie.
SNPNC et UNSA PNC ne peuvent "envisager de reprendre les discussions avec une équipe dirigeante incapable de prendre du recul et qui continue d'instaurer un climat délétère dans l'entreprise", insistent-ils.
Sollicitée, la direction d'Air France n'a pas souhaité faire de commentaire.