La Bourse de Paris gardait le vent en poupe (+2,54%) mardi à la mi-journée, regagnant une partie de l'important terrain perdu depuis le Brexit, avant le premier sommet européen consacré aux conséquences de ce vote.
A 12H09 (10H09 GMT), l'indice CAC 40 prenait 101,37 points à 4.086,09 points. La veille, il avait fini en fort recul de 2,97% et à son plus bas niveau depuis février, totalisant 11% de pertes depuis vendredi.
"Hier, la pression vendeuse, d'abord concentrée sur les valeurs les plus directement exposées au Royaume-Uni, s'est propagée à l'ensemble de la cote", mais aujourd'hui "techniquement les soldes ont commencé et il y a des bonnes affaires sur les plus belles valeurs", ont noté les analystes de Barclays (LON:BARC).
Les investisseurs attendaient surtout le sommet européen qui débute dans la journée et dont ils espèrent voir émerger des solutions après le séisme provoqué par le vote en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.
La chancelière allemande Angela Merkel a de son côté estimé mardi devant les députés allemands que l'UE était "assez forte" pour survivre au départ du Royaume-Uni.
Mais la situation restait fragile.
"Les incertitudes qui entourent l'avenir politique et économique du Royaume-Uni, avec notamment la dégradation de la notation souveraine du pays, et les risques de contagion au reste du monde restent au centre de l’attention", ont noté les économistes de Crédit Mutuel CIC.
"Le début de coordination des Européens, après la réunion d'hier entre François Hollande, Angela Merkel et Matteo Renzi, peine à convaincre pour l’instant", selon eux.
"Après la forte baisse des deux derniers jours", savoir si le rebond de l'ouverture "est susceptible de prendre de l'ampleur, c'est un pari qui nous paraît hasardeux", ont aussi estimé les analystes de Aurel BGC.
Dans ce contexte, les statistiques du jour, avec notamment un moral des ménages en France en légère baisse en juin, sont passés inaperçus.
Aux États-Unis, la troisième estimation du PIB au premier trimestre sera publié dans l'après-midi ainsi que les prix des logements en avril (indice SP/Case-Shiller) et la confiance des consommateurs en juin (indice Conference Board).
Sur le terrain des valeurs, le secteur bancaire, une des principales victimes du scrutin, rebondissait. BNP Paribas (PA:BNPP) prenait 4,92% à 38,73 euros, Société Générale (PA:SOGN) 3,28% à 27,25 euros, Crédit Agricole (PA:CAGR) 4,96% à 7,55 euros et Axa 4,57% à 17,16 euros.
Groupe Eurotunnel, très chahuté, regagnait aussi du terrain (+8,11% à 8,97 euros).
Les titres cycliques les plus soumis aux aléas conjoncturels, également malmenés depuis deux jours, se reprenaient également. Peugeot (PA:PEUP) montait de 3,47% à 11,03 euros, tout comme Renault (PA:RENA) de 3,79% à 68,74 euros.
Renault verra par ailleurs des représentants du syndicat américain United Auto Workers (UAW) et de plusieurs syndicats français (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC) manifester mardi devant son siège pour "interpeller (le PDG) Carlos Ghosn sur les pratiques antisyndicales de l’alliance Renault-Nissan aux Etats-Unis".
Total (PA:TOTF) gagnait 1,61% à 40,98 euros après avoir signé avec la société Qatar Petroleum un accord pour une prise de participation de 30% dans la concession du champ pétrolier géant d'Al-Shaheen, à compter du 14 juillet 2017, pour une durée de 25 ans.
Assystem s'élevait de 4,31% à 22,74 euros, dynamisé par le contrat remporté en consortium de 174 millions d'euros pour le projet international de réacteur expérimental Iter, dont il sera chargé de gérer l'assemblage, tout en misant sur l'international et la numérisation pour poursuivre son développement.