FRANCFORT (Reuters) - L'Allemagne pourrait assouplir les conditions d'embauche et de licenciement des banquiers pour tenter d'attirer à Francfort les institutions financières basées à Londres après la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, a déclaré un proche d'Angela Merkel.
Une telle exception dans le droit du travail allemand, qui s'appliquerait aux cadres supérieurs gagnant plus de 250.000 euros, est destinée à séduire les banques internationales qui envisagent de délocaliser une partie de leurs effectifs en Europe continentale après le Brexit mais craignent d'être confrontées à une législation plus contraignante.
"Nous n'avons pas besoin de la protection de la législation allemande contre les licenciements de cadres supérieurs du secteur bancaire", a déclaré dans une interview à Reuters Volker Bouffier, vice-président de l'Union chrétienne démocrate (CDU), le parti de la chancelière allemande.
"Je vois une possibilité politique de changer cette loi d'ici le milieu de l'année prochaine ou à l'automne (2018), lorsque le nouveau gouvernement sera en place."
Des élections législatives doivent se dérouler en septembre prochain en Allemagne et les sondages donnent à ce jour le bloc chrétien démocrate de la chancelière Angela Merkel en tête des intentions de vote.
"J'ai discuté avec la chancelière allemande, Angela Merkel, et elle y est favorable, tout comme le ministre des Finances", Wolfgang Schäuble, a dit Volker Bouffier, qui est également ministre-président du Land de Hesse, dont Francfort est la principale ville.
La compétition entre Dublin, Paris et Francfort est de plus en plus vive alors que les grandes banques internationales se rapprochent du moment où elles devront, si elles le souhaitent, choisir la ville qui abritera le futur siège de leurs activités au sein de l'Union européenne.
Les équipes chargées de promouvoir Paris ont également plaidé pour un assouplissement de la législation française en matière de licenciements mais se sont heurtées au refus du gouvernement précédent.
Le nouveau président français Emmanuel Macron pourrait se montrer plus ouvert à une telle évolution.
(John O'Donnell; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Bertrand Boucey)