TOULOUSE (Reuters) - Une conférence de presse du parquet aura lieu ce mercredi à 20h00 (18h00 GMT) à Paris à propos de l'expertise du débris d'avion retrouvé la semaine dernière sur une plage de La Réunion, a annoncé le procureur adjoint dans un communiqué.
Cette expertise a commencé mercredi en début d'après-midi à la Délégation générale de l'armement Techniques aéronautiques (DGA TA) de Balma, dans la banlieue de Toulouse, pour déterminer si le bout d'aile retrouvé appartient au Boeing (NYSE:BA) 777 de Malaysia Airlines disparu dans l'océan Indien en mars 2014.
L'avion de Malaysia Airlines aurait disparu dans une région proche de l'Australie avec 239 personnes à bord.
Les enquêteurs français, malaisiens et australiens ont acquis la certitude que le flaperon appartenait bien à un Boeing 777 mais il reste à confirmer qu'il vient du vol malaisien.
Les juges d'instruction français ont rappelé lundi, après une rencontre à Paris notamment avec les experts malaisiens, le parquet et les enquêteurs français "l'impératif de transparence" dû aux familles des victimes.
L'expertise entamée mercredi se déroule en présence d'un magistrat instructeur, de la gendarmerie du transport aérien ainsi que de représentants du BEA (Bureau d'enquête et d'analyses français), et de l'autorité d'enquête aéronautique ainsi que des magistrats malaisiens.
L'analyse des crustacés accrochés à la coque pourrait aussi permettre de préciser le lieu du crash supposé.
Selon le Bureau australien de la sécurité des transports (ATSB), qui coordonne les recherches, la modélisation initiale de la dérive des débris entreprise en juin 2014 a indiqué par erreur que les premiers débris avaient sans doute touché terre sur la côte ouest de Sumatra, en Indonésie, dans les premières semaines de juillet 2014.
MORCEAUX DE VALISE
Or, les projections effectuées par la Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation australienne en novembre dernier et mises à jour le mois dernier, permettent de dire qu'une arrivée des débris en Indonésie était improbable.
La justice française a engagé une enquête préliminaire après la disparition du vol MH 370, à bord duquel se trouvaient quatre ressortissants français, puis une information judiciaire du chef d'homicides involontaires.
Cette enquête a par la suite été élargie à la demande des parties civiles aux chefs de "détournement d'aéronef aggravé par la mort d'une ou plusieurs personnes et détournement d'aéronef ayant entraîné la mort d'une ou plusieurs personnes en relation avec une entreprise terroriste".
Des morceaux d'une valise découverts à proximité du débris récupéré ont également été rapatriés en métropole et feront l'objet d'une expertise séparée à l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN) à Pontoise (Val-d'Oise), pour des analyses ADN.
La DGA TA, où travaillent près de 600 personnes, est une structure dépendant du ministère de la Défense, experte dans les investigations techniques après des accidents d'avions.
Le laboratoire toulousain devra d'abord vérifier le numéro de série figurant sur la pièce retrouvée à La Réunion. Les experts aéronautiques étudieront ensuite les déformations de ce morceau d'aile, pour tenter de connaître les causes du crash : déformation en vol après une explosion ou déformation au contact de l'océan au moment du choc.
Principal centre européen d'essais au sol d'aéronefs civils et militaires, le centre a été créé en 1949.
La DGA TA a notamment participé à l'analyse des quelque 650 débris du vol d'Air France assurant la liaison Rio-Paris AF 447 retrouvés après l'accident qui avait fait 228 morts en 2009.
(Morade Azzouz, édité par Yves Clarisse)