Le PDG du groupe GMD, Alain Martineau, repreneur de l'équipementier automobile creusois GM&S, a annoncé lundi à son arrivée à l'usine de La Souterraine (Creuse) que l'activité y reprendrait sous "huit jours", "le temps de tout remettre en route".
L'entrepreneur a été fraîchement accueilli, mais dans le calme, par la quasi-totalité des 276 salariés présents dans l'enceinte de l'usine, où des feux de palettes avaient été rallumés, a constaté une correspondante de l'AFP. La reprise de l'usine par GMD prévoit la suppression de 156 emplois.
"On a tout ce qu'il faut, a poursuivi l'entrepreneur, dont le projet de reprise partielle de GM&S a été validée la semaine dernière par le tribunal de commerce de Poitiers. On a les commandes des clients, Peugeot (PA:PEUP) et Renault (PA:RENA) nous ont donné 110 millions de commandes ce qui est du jamais vu, on a l'aide de l'Etat, on a du savoir-faire, des gens qui veulent travailler: il n'y aucune raison que cela ne fonctionne pas."
Le patron de GMD (Groupe Mécanique Découpage), spécialisé dans l'emboutissage, la plasturgie et la fonderie, a dit être dans un "bon état d'esprit" pour mener cette reprise. "On va reconstruire cette société. On est contents, on est fiers. On attend que ca tourne, on attend le bruit des presses, comme tous les coupeurs-emboutisseurs. On va y arriver", a-t-il lancé.
Alain Martineau a reconnu que les jours à venir seraient "une phase un peu floue où il faut attendre que les salariés qui sont malheureusement licenciés sortent du site, après ça va redémarrer", a-t-il ajouté.
"Nous n'avons jamais été contre le reprise du site par GMD", a réagi un salarié, mais "nous pensons que son projet, en termes de casse sociale, est incohérent avec la taille du site et les volumes de commandes promis par les constructeurs", a-t-il insisté. Des mobilisations sont prévues à nouveau dans les jours à venir pour réclamer "plus d'emplois sauvés" et une indemnité supralégale pour les salariés licenciés.
Deuxième employeur privé de la Creuse, GM&S avait été placé en liquidation fin juin, au terme de plusieurs mois de manifestations, blocages et tractations, qui en ont fait un dossier social chaud des derniers mois du gouvernement Cazeneuve, puis des premiers mois du gouvernement Philippe.