par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Wall Street devrait ouvrir en baisse lundi et les Bourses européennes reculent à mi-séance mais se sont éloignées de leurs plus bas du jour alors que la perspective d'une possible interdiction des importations de pétrole en provenance de Russie joue sur les cours du brut et renforce les inquiétudes sur l'inflation.Les contrats à terme signalent une baisse de 0,79% pour le Dow Jones à l'ouverture, de 0,61% pour le Standard & Poor's et de 0,72% pour le Nasdaq.À Paris, le CAC 40 perd 0,77% à 6.014,96 vers 12h33 GMT. Il a perdu plus tôt en séance jusqu'à 5% et est temporairement entré en phase de marché baissier.
À Francfort, le Dax cède 1,17% et à Londres, le FTSE abandonne 0,74%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 lâche 1,07% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro baisse de 0,16%. Le Stoxx 600 perd 0,73% après avoir perdu en séance jusqu'à 3,83%.
Les prix du pétrole restent en forte hausse à la mi-journée en raison des inquiétudes sur un éventuel embargo du pétrole russe par les grandes puissances occidentales dans le cadre des sanctions contre Moscou pour l'offensive lancée contre l'Ukraine.
La flambée des cours des matières premières alimente le risque de poussée inflationniste durable, ce qui devrait peser sur le portefeuille des ménages et compliquer les prochaines décisions des principales banques centrales.
La Banque centrale européenne se réunit jeudi et les investisseurs seront attentifs aux changements de ses perspectives de croissance et d'inflation et à ce que la guerre en Ukraine pourrait signifier pour sa politique monétaire.
"En raison de l'augmentation des risques géopolitiques, la BCE va revoir à la baisse ses projections de croissance (...) Nous pensons qu'elle restera ouverte à une fin plus rapide des achats nets d'actifs par rapport au plan établi en décembre (...) mais nous ne pensons pas que la BCE annoncera formellement une date de fin ferme ou un recalibrage important de son programme d'achat d'actifs APP", a déclaré Konstantin Veit, gérant chez PIMCO.
PÉTROLE
Le Brent grimpe de 5,63% à 124,76 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 5,33% à 121,84 dollars.
Ils ont tous deux atteint en séance leur plus haut niveau depuis juillet 2008 à 139,13 dollars et 130,50 dollars respectivement.
"Si le resserrement de l'offre ne s'atténue pas, le pétrole pourrait dépasser largement son niveau record", a déclaré Howie Lee, économiste chez OCBC.
"Dans le pire des cas, à savoir une sanction complète sur les exportations énergétiques de la Russie, je ne serai pas surpris de voir le Brent se négocier au-dessus de 200 dollars", a-t-il ajouté.
VALEURS EN EUROPE
Le secteur européen du pétrole et gazières gagne 4,31% et celui des valeurs minières s'octroie 3,07% alors que les cours des métaux flambent également.
TotalEnergies gagne 1,39% à Paris et les concurrents Shell (AS:SHEL) et BP (LON:BP) avancent de 6,92% de 3,68% % respectivement.
L'indice européen des valeurs bancaires (-2,12) est tombé à son plus bas niveau en 13 mois alors les craintes autour de la stagflation dominent.
UniCredit, Deutsche Bank (DE:DBKGn), Société Générale (PA:SOGN) et Commerzbank (DE:CBKG) perdent de 1,47% à 4,25%.
CHANGES
La monnaie unique européenne est tombé jusqu'à 1,0804 dollar, un creux depuis mai 2020, avant de revenir à 1,0895, ce qui marque un recul de 0,28% par rapport au billet vert.
Le dollar grimpe de 0,33% face à un panier de devises
Le rouble russe dégringole à nouveau pour atteindre un plus bas record contre le dollar dans les échanges offshore.
TAUX
Du côté des emprunts d'Etat, les rendements de référence de la zone euro remontent, à -0,035% pour le Bund allemand à dix ans après le plus bas depuis fin janvier atteint vendredi à -0,109%.
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans gagne cinq points de base à 1,7785% après un creux de deux mois à 1,6680%.
METAUX
L'or a franchi la barre des 2.000 dollars la tonne en séance face à la demande des investisseurs pour les valeurs refuges avant de revenir à 1.984,99.
Le palladium a atteint un pic historique à 3.440,7 dollars l'once et le prix du nickel à Londres a bondi jusqu'à 30,7%, sa plus forte hausse quotidienne, alors que la peur de perturbations de l'approvisionnement saisit les investisseurs avec la crise ukrainienne.
AUCUN INDICATEUR ÉCONOMIQUE À L'AGENDA
(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)