par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse lundi à l'ouverture, dans le sillage des places asiatiques, après les manifestations dans de grandes villes chinoises contre les restrictions drastiques liées au COVID-19, qui ravivent les préoccupations des investisseurs sur la croissance de la deuxième économie mondiale.
Les premières contrats à terme donnent un repli de 0,55% pour le CAC 40 parisien, de 0,47% pour le Dax à Francfort, 0,54% pour le FTSE à Londres et de 0,43% pour l'EuroStoxx 50.
Plusieurs centaines de manifestants ont affronté la police dimanche soir à Shanghaï alors que le mouvement de contestation contre la politique de "zéro COVID" semble s'étendre à de nombreuses villes chinoises, une vague de désobéissance sans précédent depuis l'accession au pouvoir de Xi Jinping en 2012.
"L'ampleur des manifestations va forcement conduire à une réponse de Pékin (...) Outre le risque d'une instabilité politique, celui lié à l'épidémie continue de croître à l'approche de l'hiver. Des restrictions beaucoup plus strictes associées à des bouleversements économiques sont plus probables dans les semaines à venir qu'un soudain assouplissement des restrictions", a déclaré Alvin Tan chez RBC Capital Markets.
Le nombre de nouveaux cas de COVID en Chine a atteint un niveau record, avec plus de 40.000 nouvelles infections enregistrées dimanche.
EN ASIE
L'indice CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale a perdu 1,1% et le SSE Composite de Shanghaï 0,8%. À Hong Kong, le Hang Seng recule de 1,73%.
Par ailleurs, ZTE, Dahua Technology, Hikvision et Hytera Communications perdent plus de 2% après l'interdiction par l'administration Biden de la vente de nouveaux produits de télécommunication sur le sol américain pour des questions de sécurité nationale.
À la Bourse de Tokyo, le Nikkei a cédé 0,42%, affecté lui aussi par la situation sociale et sanitaire en Chine.
A WALL STREET
Au terme d'une séance écourtée, la Bourse de New York a fini en ordre dispersé vendredi: l'indice Dow Jones a gagné 0,45%, ou 152,97 points, à 34.347,03 points, le S&P-500, plus large, a perdu 1,14 points, soit 0,03% à 4.026,12 points et le Nasdaq Composite a reculé de 58,96 points (-0,52%) à 11.226,36 points.
Ce dernier a été pénalisé par la mauvaise performance d'Apple (NASDAQ:AAPL), qui a cédé 1,95% en raison des informations selon lesquelles la production d'iPhone dans l'usine Foxconn (TW:2354) de Zhengzhou, en Chine, pourrait chuter d'au moins 30% en novembre.
En ce "Black Friday", marqué par les opérations promotionnelles, les groupes de distribution comme Target (-0,02%), Macy's (+0,98%) et Best Buy (-1,41%) ont terminé en ordre dispersé tandis que l'indice de la consommation discrétionnaire était en légère hausse (+0,06%).
Les contrats à terme signalent une séance en baisse à Wall Street.
CHANGES
Le billet vert profite de son statut de valeur refuge et s'apprécie de0,12% face à un panier de référence.
Les derniers développements en Chine stoppent la baisse de l'indice dollar, qui a perdu 0,9% la semaine dernière avec l'espoir que la Réserve fédérale ralentisse bientôt le rythme de ses hausses de taux, un scénario renforcé par le compte rendu de sa réunion de novembre.
Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, s'exprimera mercredi sur les perspectives de l'économie américaine et du marché du travail lors d'un événement organisé par la Brookings Institution, ce qui pourrait apporter de nouveaux indices sur les perspectives de politique monétaire de l'institution.
L'euro lâche 0,15% à 1,0379 dollar.
TAUX
Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans poursuit son repli, à 3,6424%, au plus bas depuis début octobre.
PÉTROLE
Le marché du pétrole baisse nettement en raison des craintes pour la demande en Chine.
Le Brent abandonne 3,28% à 80,89 dollars le baril, après être tombé à son plus bas niveau en dix mois à 80,16, et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 3,15% à 73,88 dollars, après un creux depuis décembre 2021 à 73,60.
(Laetitia Volga, édité par Nicolas Delame et Kate Entringer)