FRANCFORT (Reuters) - De nombreux membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) auraient préféré une remontée des taux plus marquée le mois dernier, mais ont accepté un relèvement limité à un quart de point, à condition que d'autres augmentations soient signalées par l'institution, montre jeudi le compte rendu des débats de la réunion du 4 mai.
La banque centrale a relevé le mois dernier ses taux d'intérêt de 25 points de base, une hausse de moindre ampleur que les précédentes, et a laissé entendre que le resserrement de sa politique monétaire pourrait se poursuivre pour maîtriser l'inflation.
Seul le gouverneur de la Banque d'Autriche Robert Holzmann s'est prononcé pour une augmentation plus importante, selon des sources proches des débats.
"La plupart des membres ont indiqué qu'ils pouvaient accepter la hausse de taux proposée de 25 points de base", a déclaré la BCE.
"La communication de la BCE devrait toutefois transmettre un 'biais directionnel' clair pour souligner que, sur la base des perspectives actuelles, de nouvelles hausses de taux seraient nécessaires".
Cette allusion aussi explicite suggère qu'une augmentation en juin et en juillet sont envisagées.
Les gouverneurs des banques centrales d'Allemagne, des Pays-Bas et d'Irlande, entre autres, ont tous évoqué une hausse en juillet en raison notamment de la croissance des prix dans le secteur des services, principalement alimentée par les coûts salariaux.
"Il a été estimé que les conditions n'étaient pas réunies pour 'crier victoire' ou pour faire preuve de complaisance à l'égard des perspectives d'inflation", a déclaré la BCE dans son compte rendu.
"Il a été souligné que l'ampleur moindre de la hausse des taux (en mai) ne devait pas être interprétée comme un signe que le Conseil des gouverneurs avait ouvert la porte à une pause dans son cycle de resserrement", a-t-elle ajouté.
(Balazs Koranyi, version française Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)