PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes étaient encore en hausse d'environ 1% jeudi à la mi-séance, toujours portées par l'envolée des valeurs énergétiques dans le sillage de l'accord entre pays de l'Opep sur une légère diminution de la production du cartel, une première décision de ce type en huit ans qui a fait bondir de 5% les cours du pétrole mercredi.
Wall Street, qui s'était retournée à la hausse à la suite de l'annonce de cet accord pour terminer sur un gain de 0,5%, est attendue inchangée d'après les premières indications disponibles.
À Paris, le CAC 40 avançait de 1,08% (+47,92 points) à 4.480,37 points à 12h35. À Francfort, le Dax prenait 0,76% et à Londres, le FTSE 1,13%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 gagne 0,76%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,88% et le Stoxx 600 0,67%.
A l'image des compartiments pétroliers de Wall Street et de la Bourse de Tokyo, l'indice pétrolier européen bondit de 4,20%, Royal Dutch Shell (AS:RDSa), Total (PA:TOTF), BP (LON:BP) et Eni affichant les quatre plus fortes hausses de l'indice EuroStoxx 50.
Après leur forte progression de mercredi, les cours du pétrole sont pourtant en baisse de 0,4% à 0,8%, sous le coup notamment de prises de bénéfices. Certains intervenants de marché se demandent aussi si l'Opep réussira à aller jusqu'au bout de l'accord de principe conclu mercredi à Alger. Le cartel décidera en novembre, lors de sa réunion ministérielle, comment sera répartie, pays par pays, la réduction de la production.
Goldman Sachs estime que l'accord conclu au sein de l'Opep devrait gonfler les cours de 7 à 10 dollars le baril au premier semestre 2017, s'il est mis en oeuvre.
"(La décision de l'Opep) mettra au moins un cours plancher soutenant les prix du pétrole et le secteur énergétique. Quant à savoir si c'est le début d'un marché haussier, cela dépendra des détails de l'accord", a estimé Philippe Gijsels, chargé de la recherche chez BNP Paribas (PA:BNPP) Fortis.
Dans le sillage du compartiment pétrolier, l'indice regroupant les valeurs liées aux matières premières avance de plus de 2,6%, affichant la deuxième plus forte hausse de cette première partie de séance.
Seuls deux indices sectoriels sont en baisse, celui regroupant les valeurs pharmaceutiques (-0,07%) et, surtout, celui du transport aérien et du tourisme, qui perd 0,6% du fait d'une anticipation de la poursuite de la hausse des cours du brut après la décision de l'Opep.
Sur le marché des changes, le dollar est en légère hausse face à un panier de devises internationales tandis que le yen, une valeur refuge délaissée en ce mouvement d'engouement pour des actifs jugés plus risqués, recule de quelque 0,75% aussi bien face au billet vert que face à l'euro.
Le marché obligataire pâtit également du goût pour le risque des investisseurs, avec un prix des Bunds allemands reculant de près de 0,3%.
"Tout ce que l'on observe aujourd'hui est une réponse à la poussée du brut (...)", résume Stephen Gallo, chargé de la stratégie changes chez BMO Capital Markets.
Dans le secteur technologique, le titre Ericsson (ST:ERICb) progresse de près de 4%. Le journal Svenska Dagbladet rapporte que les deux principaux actionnaires du fabricant d'équipements télécoms n'excluent pas une vente de leur participation, ce qui alimente les spéculations sur la cession de tout ou partie du groupe.
(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Bertrand Boucey)