par Lewis Krauskopf
NEW YORK (Reuters) - Wall Street a fini sur une note mitigée jeudi, le Dow Jones et le S&P-500 reculant dans le sillage d'Apple (NASDAQ:AAPL) et des valeurs des médias dans un marché préoccupé par l'approche de l'ouragan Irma qui menace désormais la Floride.
L'indice Dow Jones a cédé 21,86 points, soit 0,10%, à 21.784,78 et le S&P-500, plus large, a abandonné 0,44 point ou 0,02% à 2.465,10, terminant toutefois au-dessus de leurs plus bas du jour. Le Nasdaq Composite, à forte pondération technologique, a grappillé 4,56 points (0,07%) à 6.397,87, aidé par des valeurs comme Microsoft (NASDAQ:MSFT), Amazon (NASDAQ:AMZN) ou Gilead (NASDAQ:GILD).
Après avoir semé le chaos dans les Antilles, Irma a frappé la République dominicaine et pourrait atteindre dimanche les côtes de la Floride, quelques jours après la tempête tropicale Harvey qui a fait 60 morts dans le Texas et la Louisiane et laissé des dégâts estimés à 180 milliards de dollars.
"L'arrivée annoncée de l'ouragan Irma en Floride ajoute à l'incertitude, on ne sait pas quels dégâts cela va provoquer", commente John Praveen, directeur général de Prudential (LON:PRU) International Investments Advisers à Newark (New Jersey).
Les ouragans "risquent d'avoir un impact négatif sur la croissance et sur les résultats de sociétés et cela explique probablement la réaction négative des marchés."
Ces inquiétudes et l'annonce d'une nette hausse des nouvelles inscriptions au chômage ont fait reculer le rendement de l'emprunt du Trésor à 10 ans à son plus bas niveau depuis le 10 novembre dernier, à 2,034%.
Conséquence en partie des inondations causées par Harvey, les inscriptions au chômage ont grimpé de 62.000 à 298.000 la semaine dernière, selon le gouvernement, bien plus que le total de 241.000 attendu en moyenne par les économistes.
"La baisse des taux longs dénote la persistance d'une nervosité des investisseurs au sujet également de la Corée du Sud et de ce que pourra accomplir l'administration (Trump)", note Robert Pavlik, stratège marché chez Boston Private Wealth à New York.
DISNEY ET COMCAST PLOMBENT LES MÉDIAS
La baisse des rendements a pesé sur les banques à l'image de JPMorgan Chase et Goldman Sachs (NYSE:GS), composantes du Dow Jones, qui ont lâché respectivement 1,75% et 1,37%.
Apple, première capitalisation boursière mondiale, a cédé 0,40% en réaction à une information du Wall Street Journal selon laquelle le nouvel iPhone, présenté la semaine prochaine, pourrait subir des retards de production . "Mais je doute que les gens qui veulent un iPhone changent de marque s'il faut attendre un mois", nuance l'analyste de BTIG Walter Piecyk.
General Electric (NYSE:GE), lanterne rouge du Dow depuis le début de l'année, a reculé de 3,61% en réaction à une note d'analyse de JP Morgan, à "sous-performance" sur le titre.
Plus forte baisse du Dow, Disney a plongé de 4,37%, à un plus bas de 10 mois, son patron Bob Iger ayant dit anticiper un bénéfice par action à peu près stable cette année alors que les analystes comptaient sur une légère hausse.
Le câblo-opérateur Comcast (NASDAQ:CMCSA), qui s'exprimait comme Disney lors d'une conférence sur les médias organisée par Bank of America (NYSE:BAC) Merrill Lynch, a dit pour sa part s'attendre à perdre entre 100.000 et 150.000 abonnés de trimestre, confirmant les difficultés des acteurs établis de la télévision. Le titre a chuté de 6,24%, sa plus forte baisse en six ans, et le sous-indice S&P-500 des médias a perdu 3,61%, avec 13 de ses 15 composantes dans le rouge.
Sous la menace d'Irma, le sous-indice S&P-500 de l'assurance a cédé de son côté 1,88% avec des reculs de plus de 2% pour Metlife et American International Group.
Le compartiment de la santé (+1,09%) a permis de limiter la baisse du marché. AbbVie et Bristol-Myers Squibb, en tête des hausses du S&P, ont pris respectivement 6,13% et 4,96% après des essais positifs de nouveaux traitements et Eli Lilly (NYSE:LLY) a gagné 1,28% en réaction à l'annonce d'une restructuration.
Egalement en vue, le spécialiste des paiements MasterCard a gagné 2,74%, record à la clé, après avoir dit prévoir une hausse de son chiffre d'affaires 2017. Visa a pris 1,34% dans la foulée, atteignant lui aussi un record.
En vedette, GoPro a bondi de 12,36% à 10,00 dollars sur le Nasdaq. Le spécialiste des caméras d'action a déclaré s'attendre à présenter des résultats ajustés bénéficiaires pour le troisième trimestre.
Quelque 6,4 milliards de titres ont changé de mains sur les différents marchés, à comparer à une moyenne de 5,8 milliards lors des 20 dernières séances.
Sur le marché des changes, l'euro/dollar se traitait à 1,2026 en fin de journée, en hausse de 0,9%, après un pic à 1,2059, alors que la Banque centrale européenne va discuter en octobre d'un ralentissement de ses achats d'actifs.
Le yen a aussi progressé, profitant tout comme l'or - qui a atteint un plus haut d'un an - de son statut de valeur refuge face à la baisse des rendements obligataires. Le rendement du 10 ans a fini à 2,05% contre 2,106% mercredi.
Les cours du pétrole ont pour leur part fini irréguliers, le Brent de mer du Nord continuant de progresser alors que le brut léger américain a fini en baisse.
(avec Sruthi Shankar à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)