par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en légère hausse vendredi au lendemain d'une séance en dents de scie marquée par des interrogations sur la conjoncture économique, les taux d'intérêts et des résultats mitigés publiés par des entreprises.
Les contrats à terme sur indices suggèrent une progression de 0,35% pour le CAC 40 à Paris, de 0,27% pour le Dax à Francfort, de 0,34% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,44% pour l'EuroStoxx 50.
La séance sera de nouveau marquée par des indicateurs macroéconomiques avec notamment à 06h45 GMT les chiffres définitifs de l'inflation en France et à 14h00 GMR un indice de confiance du consommateur américain. La première estimation du produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni témoigne d'une croissance de 0,1% au premier trimestre, selon les données publiées vendredi.
Les deux précédentes séances ont donné lieu à la publication d'indicateurs d'inflation aux Etats-Unis qui ont montré des signes de ralentissement de la hausse des prix sur un an alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) a laissé entrevoir la semaine dernière une pause dans la remontée de ses taux d'intérêt. Les marchés monétaires tablent actuellement avec une forte probabilité sur un statu quo sur les taux de la Fed en juin, puis une baisse d'environ 75 à 80 points dans le courant de l'année. Christopher Wong, stratège changes chez OCBC note toutefois une forte déconnexion entre les attentes du marché et celles de la Fed sur les taux.
Le plafond de la dette américaine continue par ailleurs de susciter des interrogations, le Fonds monétaire international (FMI) ayant déclaré jeudi qu'un défaut de paiement aurait de "très graves répercussions" sur l'économie mondiale, notamment une hausse des coûts d'emprunt.
Des publications d'entreprises importantes en Europe comme Société générale (EPA:SOGN),, qui a fait mieux que prévu, Scor (EPA:SCOR) ou Allianz (ETR:ALVG) devraient également animer les échanges. Le compartiment bancaire sera à cet égard à surveiller au lendemain de la déroute boursière de PacWest qui a ravivé les craintes sur les banques régionales américaines.
LES VALEURS A SUIVRE EN EUROPE:
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en ordre dispersé jeudi, pénalisée par le recul de Walt Disney et de plusieurs banques régionales, le Nasdaq, porté par Alphabet (NASDAQ:GOOGL), étant le seul indice à terminer dans le vert.
L'indice Dow Jones a cédé -0,66%, ou 221,82 points, à 33.309,51 points.
Le S&P-500, plus large, a perdu 7,02 points, soit 0,17%, à 4.130,62 points.
Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 22,07 points (0,18%) à 12.328,51 points.
PacWest Bancorp a plongé de près de 23% après avoir annoncé des retraits d'argent par ses clients la semaine dernière, entraînant dans son sillage les autres banques régionales.
Walt Disney a chuté de 8,7% après la publication mercredi soir de ses résultats trimestriels.
Tesla (NASDAQ:TSLA) a de son côté progressé de 2,1% après qu'Elon Musk a annoncé avoir trouvé une nouvelle directrice générale pour le remplacer à la tête de Twitter (NYSE:TWTR).
Alphabet a avancé de 4,3%, profitant encore des annonces concernant ses nouveaux produits basés sur l'intelligence artificielle.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a pris 0,9% à 29 388,3 points, tandis que le Topix, plus large, a avancé de 0,64% à 2 096,39 points à la clôture.
L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) cède 0,6% alors que les dernières statistiques chinoises témoignent d'une reprise économique lente malgré la levée des restrictions sanitaires liées au COVID-19.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai abandonne 0,98% et le CSI 300 perd 1,18%.
TAUX
Les rendements des bons du Trésor américain à dix ans et à deux ans reculent légèrement, respectivement à 3,3861% et 3,8889%, avec les signes d'apaisement de l'inflation aux Etats-Unis.
Le rendement du Bund allemand à dix ans avance légèrement, de deux points de base, à 2,237% dans les premiers échanges.
CHANGES
Le dollar est stable (-0,04%) face à un panier de devises de référence, tentant de s'accrocher à son pic d'une semaine. Sur l'ensemble de la semaine, le billet vert gagne à ce stade 0,7%, ce qui lui permettrait d'interrompre un cycle de deux replis hebdomadaires consécutifs.
L'euro s'affiche à 1,0928 dollar (+0,13%).
La livre sterling prend 0,06% à 1,2517 dollar au lendemain de la décision de la Banque d'Angleterre (BoE) de relever son taux directeur d'un quart de point, à 4,5%.
PÉTROLE
Les cours pétroliers s'acheminent vers une quatrième semaine d'affilée dans le rouge, plombés par les craintes sur la demande chinoise et américaine.
Le Brent perd 0,68% à 74,47 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,61% à 70,44 dollars.
Les deux références du pétrole devraient abandonner environ 1% cette semaine, ce qui constituerait la plus longue période de repli hebdomadaire depuis novembre 2021.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Nicolas Delame)