par Diana Mandia
(Reuters) - Wall Street est attendue en hausse jeudi et les Bourses européennes progressent à mi-séance sur fond de fort appétit pour le risque après le ton jugé accommodant de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi, et avant les réunions de la Banque d'Angleterre (BoE) et de la Banque centrale européenne (BCE) plus tard dans la journée.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,23% pour le Dow Jones, qui a atteint mercredi un record en près de deux ans, de 0,28% pour le Standard & Poor's-500 et de 0,42% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 gagne 1,31% à 7.630,07 vers 11h10 GMT. À Francfort, le Dax progresse de 0,87% et à Londres, le FTSE prend 2,26%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 1,49%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,13% et le Stoxx 600, qui touche un plus haut de près de deux ans, de 1,67%.
Le moment est à l'euphorie sur les marchés financiers après que la Réserve fédérale américaine (Fed) a maintenu mercredi son taux directeur à son niveau actuel, comme attendu, et signalé que son cycle de resserrement monétaire touchait à sa fin, avec des coûts d'emprunt susceptibles de baisser l'année prochaine.
En Europe, les investisseurs se préparent à une nouvelle série de décisions de politique monétaire jeudi, notamment de la part de la BoE et de la BCE à 12h00 GMT et 13h15 GMT respectivement. Les deux banques centrales devraient elles aussi maintenir leurs taux à leurs niveaux actuels.
La BCE devrait en outre revoir en baisse ses prévisions de croissance et d'inflation tout en essayant de tempérer les spéculations sur des réductions imminentes des taux, alors que les marchés évaluent désormais à environ 155 points de base les réductions de taux de Francfort en 2024, contre 135 points de base mercredi.
"La grande question aujourd'hui est de savoir dans quelle mesure les banques centrales chassent en meute", a déclaré Michael Metcalfe, analyste chez State Street Global Markets.
En guise d'avant-goût, la Banque nationale suisse (BNS) a de nouveau laissé jeudi son principal taux directeur inchangé, comme attendu, tandis que la Norges Bank, la banque centrale norvégienne, a opté par un relèvement surprise des taux de 25 points de base.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
La Bourse de New York est attendue de nouveau dans le vert jeudi à l'ouverture après une forte hausse la veille en réaction à la décision de la Fed.
Aux valeurs, Adobe, célèbre pour le logiciel Photoshop, perd 5,4% en avant-Bourse alors qu'il prévoit des revenus annuels et trimestriels inférieurs au consensus en raison de la pression réglementaire accrue sur ses modèles d'abonnement.
VALEURS EN EUROPE
L'immobilier européen s'envole de 5,7% jeudi, la meilleure performance des secteurs du Stoxx 600, soutenu par les annonces de la Fed.
Le groupe allemand Vonovia et le suédois SBB prennent 8,3% et 15,6% et à Paris, Icade (EPA:ICAD) avance de 5,6%, Nexity de 7% et Unibail Rodamco (EPA:URW) s'octroie 5,3%.
Dans le reste des secteurs, Vivendi (EPA:VIV) avance de plus 7% après avoir annoncé réfléchir à une scission de ses activités en trois entités cotées, tandis qu'Air France-KLM (EPA:AIRF) grimpe de 8,3%, la compagnie aérienne ayant revu à la hausse sa perspective de marge opérationnelle pour la période 2026-2028.
A Milan, le groupe de luxe Brunello Cucinelli progresse de 5,1% après avoir revu à la hausse ses prévisions de croissance du chiffre d'affaires pour 2023.
TAUX Les rendements obligataires en zone euro chutent jeudi après la Fed et dans l'attente de la BCE.
Le rendement du dix ans allemand perd presque 10 points de base (pb) à 2,07%, et celui du taux à deux ans plus de 16 pb à 2,49%.
Le rendement de l'obligation italienne à 10 ans ressort à 3,79%, en baisse de 14 pb.
Les taux américains reculent également: celui à dix ans perd plus de 8 points de base à 3,9488%, glissant sous les 4% pour la première fois depuis août, et celui à deux ans lâche autour de 15 pb à 4,3277%.
CHANGES
Le dollar décline face à la majorité des devises après la réunion au ton jugé accommodant de la Fed. Le billet vert recule de 0,37% face à un panier de devises de référence, tandis que l'euro gagne 0,39% à 1,0915 dollar.
En Asie, le message de la Réserve fédérale dope le yen, qui se renforce de 1,01% à 141,43 yens pour un dollar.
PÉTROLE
Les prix du pétrole sont soutenus par la décision de la Fed, qui a affaibli le dollar, et par une baisse plus importante que prévu des stocks de pétrole aux Etats-Unis.
Le Brent prend 1,98% à 75,73 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) progresse de 1,97% à 70,84 dollars.
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)