par Marc Angrand
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse mardi profitant du soulagement lié aux dernières nouvelles jugées rassurantes de la transition présidentielle aux Etats-Unis, qui amplifient l'effet porteur des progrès de la recherche de vaccins contre le coronavirus.
L'assouplissement du confinement, officiel au Royaume-Uni et imminent en France, a aussi contribué à l'amélioration du sentiment de marché.
À Paris, le CAC 40 affiche en clôture une progression de 1,21% (66,27 points) à 5558,42 points. A Londres, le FTSE 100 a gagné 1,55% et à Francfort, le Dax a pris 1,26%. L'indice EuroStoxx 50 a fini sur une hausse de 1,29%, le FTSEurofirst 300 de 0,93% et le Stoxx 600 de 0,83%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le vert, le Dow Jones s'adjugeant 1,63%, le Standard & Poor's 500 1,48% et le Nasdaq Composite 1%. Le Dow évolue au-dessus de 30.000 points pour la première fois de son histoire et le S&P 500 a inscrit un record à 3 630,62.
La progression conjuguée des actions américaines et européennes a en outre permis à l'indice mondial MSCI d'atteindre un plus haut historique.
Les actions continuent ainsi de bénéficier d'un regain marqué d'intérêt des investisseurs alimenté par la perspective de l'arrivée prochaine de vaccins contre le COVID-19 et par l'évolution de la situation politique aux Etats-unis, avec le feu vert de Donald Trump au lancement formel du processus de transition et la formation du premier cercle de la future administration Biden.
La probable nomination de Janet Yellen au poste de secrétaire au Trésor a été particulièrement bien reçue, son arrivée à la tête de la politique budgétaire étant perçue comme un gage de la poursuite d'une politique de relance.
"Janet Yellen est reconnue pour sa politique monétaire très accommodante. Sa 'signature' fut l'importance donnée au sous-emploi persistant dans l'économie américaine, qui en retour a déterminé une politique monétaire durablement laxiste", rappelle Thomas Costerg, économiste senior chez Pictet Wealth Management.
VALEURS
En Europe, l'espoir placé par les investisseurs dans la reprise économique a dopé les valeurs cycliques, à commencer par celles du secteur du pétrole et du gaz, dont l'indice Stoxx a bondi de 4,34% sur la journée.
A Paris, Total (PA:TOTF) a gagné 5,66%, TechnipFMC (PA:FTI) 11,25% et Vallourec (PA:VLLP) 23,13%, la meilleure performance du SBF 120.
En tête du CAC 40, ArcelorMittal (AS:MT) a pris 6,99% et Renault (PA:RENA) 6,87% tandis qu'Unibail-Rodamco-Westfield , profitant de la perspective d'une réouverture des commerces en France, gagnait 6,32%.
A Londres, l'organisateur de croisières Carnival (LON:CCL) a pris 9,13%, se hissant en tête du Stoxx 600.
LES INDICATEURS DU JOUR
En Europe, le climat des affaires s'est dégradé en novembre en France comme en Allemagne avec les nouvelles mesures de confinement et de restriction de l'activité économique, montrent les indicateurs publiés respectivement par l'Insee et l'institut Ifo.
Aux Etats-Unis, l'indice de confiance du consommateur du Conference Board a reculé plus qu'attendu à 96,1 après 101,4 en octobre alors que le consensus Reuters le donnait à 98.
CHANGES
Le dollar reste orienté à la baisse, pénalisé par la large domination de l'appétit pour le risque, et l'indice qui mesure ses fluctuations face à un panier de devises de référence (-0,24%) peine à s'éloigne du plus bas de trois mois touché lundi.
L'euro s'apprécie de plus de 0,3% face au billet vert à 1,1875.
TAUX
La hausse marquée des actions et d'autres actifs risqués favorise la remontée des rendements obligataires, même si le mouvement est limité en Europe par les anticipations de nouvelles mesures de soutien de la Banque centrale européenne (BCE).
Celui du Bund allemand à dix ans a pris un peu plus d'un point de base sur la journée à -0,567% et son équivalent américain est en hausse de près de deux points à 0,8783%.
PÉTROLE
Le flux de nouvelles jugé propices à la reprise de l'activité économique en générale et de la consommation d'hydrocarbures en particulier permet aux cours du pétrole de remonter à leur plus haut niveau depuis début mars, avant les mesures de confinement à grande échelle en Europe.
Le Brent gagne ainsi 3,63% à 47,73 dollars le baril après avoir franchi les 48 dollars pour la première fois depuis le 6 mars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 4,41% à 44,96 dollars après un pic à 45,20.
(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)