NEW DELHI (Reuters) - Le Premier ministre indien Narendra Modi a indiqué lundi que son pays ne céderait pas aux pressions internationales pour s'engager à réduire les émissions de CO2 mais qu'il suivrait sa propre voie.
L'Inde, deuxième pays le plus peuplé de la planète, est le troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre. A l'approche de la conférence internationale de Paris sur le climat, à la fin de l'année, les autorités indiennes sont pressées de s'engager sur des objectifs précis de réduction de leurs émissions.
"Le monde nous guide sur le changement climatique et nous le suivons ? Le monde fixe les paramètres et nous le suivons ? Ce n'est pas ainsi que cela fonctionne. Nous pouvons conduire le monde", a déclaré Modi.
Le chef du gouvernement indien, qui a reconnu par le passé les dangers liés au changement climatique, estime qu'il importe de développer les énergies propres plutôt que de se focaliser sur les réductions de gaz à effet de serre (GES). Il entend aussi renforcer les économies d'énergie.
Modi accuse enfin ses partenaires internationaux d'hypocrisie en faisant d'un côté la leçon à son pays sur l'environnement mais en refusant de l'autre de lui vendre de l'uranium qui lui permettrait de développer la production nucléaire d'électricité. L'Inde n'a pas ratifié le Traité de non-prolifération (TNP).
Son gouvernement insiste également sur le fait que l'Inde a besoin de pouvoir émettre des GES pour s'industrialiser et sortir des millions de personnes de la pauvreté.
(Aditya Kalra et Tommy Wilkes; Henri-Pierre André pour le service français)