PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse mardi, tirées entre autres par les valeurs bancaires, même si les investisseurs restent partagés entre le soulagement lié au retour de Donald Trump à la Maison blanche et les doutes concernant la reprise économique en l'absence de compromis à Washington sur de nouvelles mesures de relance.
À Paris, le CAC 40 a gagné 0,48% (23,59 points) à 4.895,46 points, sa meilleure clôture depuis le 18 septembre, après avoir perdu jusqu'à 0,44% en matinée.
A Londres, le FTSE 100 a gagné 0,12% et à Francfort, le Dax a progressé de 0,61%. L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,41% et le Stoxx 600 0,07% tandis que le FTSEurofirst 300 finissait quasi inchangé.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait sans tendance claire, le Dow Jones s'adjugeant 0,02% alors que le Standard & Poor's 500 perdait 0,26% et le Nasdaq Composite 0,4%.
Si la fin de l'hospitalisation de Donald Trump fait espérer un retour rapide à la normale de la campagne présidentielle aux Etats-Unis, les investisseurs américains attendent toujours des signes de progrès dans les discussions entre le Congrès et la Maison blanche sur un plan de relance supplémentaire.
Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, a lui-même souligné l'importance de l'enjeu lors d'une nouvelle intervention publique en mettant en garde contre le risque d'une spirale récessionniste au vu du ralentissement de la reprise économique.
Le Nasdaq américain souffre par ailleurs des déclarations à Reuters d'un membre républicain du Congrès selon lesquelles le rapport antitrust de la Chambre des représentants des Etats-Unis sur les géants de la technologie contient un "appel à peine voilé à leur démantèlement".
LES INDICATEURS DU JOUR
Aux Etats-Unis, le déficit de la balance commerciale a atteint en août son plus haut niveau depuis 14 ans à 67,1 milliards de dollars, conséquence d'une hausse des importations plus marquée que celle des exportations, ce qui pourrait peser sur la croissance du troisième trimestre.
En Europe, les commandes à l'industrie allemande ont dépassé les attentes en août avec une hausse de 4,5%.
VALEURS
En Europe, le secteur bancaire a poursuivi son rebond, son indice Stoxx affichant en clôture une progression de 3,37% qui porte à plus de 10% sa hausse par rapport au plus bas historique du 25 septembre. A Paris, Société générale (PA:SOGN) (+6,71%), BNP Paribas (PA:BNPP) (+5,02%) et Crédit agricole (PA:CAGR) (+5,23%) trustent le podium du CAC 40 sur la séance.
Suez (PA:SEVI) a gagné de son côté 4,58% après le feu vert d'Engie (PA:ENGIE) (+2,82%) à l'offre de Veolia (PA:VIE) (+1,95%) sur l'essentiel de sa participation malgré l'opposition de l'Etat actionnaire minoritaire.
A la baisse, le compartiment des hautes technologies a cédé 0,81%, celui des matières premières 0,69% et celui de la santé 0,96% sous le coup de prises de bénéfice.
Le spécialiste suisse des périphériques informatiques Logitech (SIX:LOGN) a chuté de 5,13% après la décision d'Apple (NASDAQ:AAPL) de cesser de vendre des produits concurrents des siens.
A Francfort, Puma a abandonné 1,1% après la vente de 5,9% de son capital par Kering (PA:PRTP) (-0,33%).
CHANGES
Le dollar est pratiquement inchangé face à un panier de devises de référence (-0,04%) dans l'attente de progrès dans les discussions sur la relance à Washington.
L'euro conforte ainsi ses gains de lundi, à plus de 1,1775 dollar.
La livre sterling, elle, n'a que brièvement profité des informations selon lesquelles des progrès importants ont été accomplis lors de la dernière session de négociations en date entre Londres et l'Union européenne.
TAUX
Les rendements de référence de la zone euro ont poursuivi leur remontée, à -0,504% pour le dix ans allemand, profitant entre autres des dernières déclarations de Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), sur les risques que fait courir une deuxième vague de la pandémie, des propos perçus comme un argument en faveur de nouvelles mesures de soutien monétaire dans les prochains mois.
Sur le marché américain, le rendement des Treasuries à dix ans prend quant à lui plus de deux points de base à 0,7801%, confirmant son retour à son niveau de fin août.
PÉTROLE
Les prix du baril sont de nouveau en forte hausse, la baisse de la production norvégienne pour cause de grève et l'arrivée d'un ouragan sur le golfe du Mexique se conjuguant au soulagement lié au retour de Donald Trump à la Maison blanche.
Le Brent gagne 2,98% à 42,52 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 3,49% à 40,59 dollars.
(Marc Angrand)