par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse modérée lundi à l'ouverture, après avoir atteint de nouveaux plus hauts la veille après les données sur les ventes au détail aux Etats-Unis.
D'après les contrats à terme, le CAC 40 parisien pourrait perdre 0,12% à l'ouverture, le Dax à Francfort reculerait de 0,09%, le FTSE à Londres de 0,33% et l'EuroStoxx 50 de 0,03%.
Le CAC 40 et le Stoxx 600 ont atteint de nouveaux sommets mardi, confortés par la progression des ventes au détail aux Etats-Unis le mois dernier en dépit d'une inflation au plus haut depuis plus de 30 ans.
La hausse plus forte que prévu des ventes au détail et la solidité de l'économie américaine font toutefois penser à certain acteurs que la Réserve fédérale pourrait être encouragée à réduire davantage ses mesures de soutien.
"Les données [sur les ventes au détail] confirment le sentiment que les choses vont plutôt bien et que la Fed peut se permettre d'être un peu plus agressive si elle le souhaite sans gâcher la fête", a déclaré Rob Carnell chez ING (AS:INGA).
L'inflation britannique a atteint le mois dernier son plus haut niveau en dix ans, montre les données de l'Office national de la statistique (ONS) qui renforcent les spéculations sur une hausse de taux de la Banque d'Angleterre (BoE) lors de la réunion de décembre.
Les données définitives de l'inflation dans la zone euro seront publiées à 10h00 GMT.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en hausse mardi, le S&P-500 s'établissant à un record, alors que les résultats trimestriels solides de Home Depot (+5,7%) et la hausse plus forte qu'attendu des ventes au détail aux Etats-Unis ont rassuré sur la consommation dans un contexte d'inflation. [.NFR]
L'indice Dow Jones a gagné 0,15% à 36.142,22 points, le S&P-500 a pris 0,39% à 4.700,90 points et le Nasdaq Composite a avancé de 0,76% à 15.973,86 points.
EN ASIE
La Bourse de Tokyo recule, les inquiétudes liées à la hausse des coûts et à la faiblesse du yen l'ayant emporté sur les gains des grands groupes technologiques après une séance solide à Wall Street.
Le Nikkei a terminé en baisse de 0,4%.
En Chine, l'indice composite de Shanghai a gagné 0,44% tiré par la progression des producteurs de métaux non ferreux et les fabricants d'équipements haut de gamme. Le CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale a fini stable (+0,05%).
CHANGES
L'indice dollar, qui mesure les variations du billet vert face à d'autres devises de référence, est stable après un plus haut depuis juillet 2020, les dernières bonnes statistiques américaines ayant dopé les spéculations sur un resserrement monétaire de la Fed.
James Bullard, le président de la Fed de Saint-Louis, a estimé que l'institution devrait "adopter une direction plus restrictive ('hawkish')" lors de ses prochaines réunions afin de se préparer au scénario d'une inflation durable.
"L'économie américaine semble s'être débarrassée de la crise dû au variant Delta et reprend son élan (...) Les commentaires 'hawkish' de James Bullard - un membre votant l'an prochain - rendront les marchés à l'aise pour intégrer des hausses de taux en 2022, ce qui contraste fortement avec l'Europe où de nouvelles mesures sanitaires sont mises en place", ont déclaré les stratèges de Westpac dans une note.
L'euro recule à 1,1308 dollar après être tombé en séance à 1,1262, un plus bas depuis le 10 juillet 2020, mis sous pression par les déclarations accommodantes lundi de Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, et par l'évolution de la pandémie sur le continent.
Le sterling est en hausse face au dollar et à l'euro, contre qui il atteint un plus haut depuis février 2020, en réaction aux données sur les prix à la consommation britanniques.
"Les données sur l'inflation au Royaume-Uni sont plus fortes que prévu et, parallèlement aux données sur le marché du travail publiées mardi, elles renforcent les arguments en faveur d'une hausse de taux en décembre", ont déclaré les stratèges de Mizuho.
TAUX
Le rendement des Treasuries à dix ans est stable à 1,6388% après un pic de trois semaines à 1,649% à la suite de la hausse plus forte que prévu des ventes au détail américaines en octobre et avant une adjudication à 20 ans dans la journée.
Dans les premiers échanges, le dix ans allemand est relativement stable, à-0,235%.
PÉTROLE
Les cours pétroliers sont en baisse après l'annonce par l'association professionnelle American Petroleum Institute (API), selon des sources de marché, d'une diminution plus forte qu'attendu des stocks d'essence aux Etats-Unis la semaine dernière, ce qui pourrait accroître la pression sur l'administration Biden pour qu'elle puise dans les stocks stratégiques afin de limiter la flambée des prix.
Les stocks d'essence ont baissé de 2,8 millions de barils sur la semaine au 12 novembre alors que le consensus Reuters tablait sur un recul de 600.000 barils.
Le baril de Brent 0,69% à 81,86 dollars et le brut léger américain à 0,8% à 80,11 dollars.
(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)